Interview de Novak, il n'y a pas que Gaël qui a du mal à séparer vie privée et tennis
http://www.lequipe.fr/Tennis/breves2011 ... match.html«Novak Djokovic, avez-vous réalisé le match parfait ?
C'était un grand match. Du premier au dernier point, j'ai appliqué la tactique mise en place avec mon entraîneur. Physiquement, j'étais en forme. Les deux jours entre la demi-finale et la finale étaient très importants à ce stade du tournoi. Car il y avait de longs rallyes. (Andy Murray) est un joueur très talentueux, un des meilleurs relanceurs du circuit et il rate très peu. Face à lui, je devais entrer dans le court. C'est la clé. Je devais le faire courir et avancer quand j'avais une chance. Le point crucial se situe dans le dernier jeu du premier set où nous avons fait un échange incroyable du fond de court. Quand tu as l'avantage d'un set, c'est très différent.
Aviez-vous un sentiment d'invincibilité aujourd'hui ?
Je ne pense pas comme ça. J'essaie juste de garder mes bonnes sensations. Aujourd'hui, je sentais que je pouvais faire rapidement la transition de la défense vers l'attaque. J'ai bien utilisé mon service dans les moments importants. Je me suis ouvert le court avec le service pour attaquer de l'autre côté. J'ai été patient quand j'en avais besoin. J'ai beaucoup changé de rythme et de cadence parce qu'il aime la cadence. Il aime contrôler le match, je ne l'ai pas laissé faire. Une victoire en trois sets contre Andy Murray en finale de Grand Chelem fait partie de mes plus grands succès.
«C'est toujours une question mentale quand vous êtes dans ce genre de situation en finale d'un Grand Chelem.»
Pensez-vous que c'est aussi une question mentale pour Andy Murray dans les grands matches ?
C'est toujours une question mentale quand vous êtes dans ce genre de situation en finale d'un Grand Chelem. Vous voulez tellement gagner, les choses se passent mal et vous pensez trop. C'est une bataille mentale. A la fin, c'est un sport très mental car tout le monde est en forme. Depuis deux ou trois ans, le niveau de jeu s'est beaucoup amélioré. J'ai l'impression que les balles vont plus vite, qu'il y a davantage de gros frappeurs et de grands serveurs. Pour rester dans la course, vous devez toujours être très professionnel et consistant.
Que s'est-il passé entre Wimbledon et le passage aux courts en dur où vous avez retrouvé votre confiance ?
Un verrou a sauté dans ma tête. Je suis très émotif sur le court et en dehors. Je montre mes émotions. Tout le monde est différent. Certaines choses hors du court ne marchaient pas pour moi. Cela s'est ressenti sur mon jeu et ma carrière. J'ai essayé de remettre les choses en ordre dans ma tête et trouver la meilleure solution pour revenir. C'est ce que j'ai fait.
Qu'est-ce qui vous a aidé ?
Comme je l'ai dit, un déclic s'est produit dans ma tête. C'était une grande lutte mentale parce que j'ai essayé de séparer ma vie professionnelle de ma vie privée. Mais nous sommes tous des êtres humains et ce n'est pas possible. Si quelque chose ne marche pas en dehors du court, cela t'affecte sur le court. Mais j'ai réussi à résoudre le problème. Bien sûr, tout le monde fait face à des problèmes dans sa vie. Surmonter la crise et revenir, a été une grande victoire pour moi en tant que personne.
Certaines personnes parlent de passage de témoin avec l'absence de Rafael Nadal et Roger Federer en finale. Qu'en pensez-vous ?
Rafa et Roger sont encore les deux meilleurs joueurs du monde. Il n'y a pas de question là-dessus. Vous ne pouvez pas comparer mes succès et celles de Murray avec leurs palmarès. Ils dominent le jeu depuis longtemps et tout le crédit leur revient. Maintenant c'est bien de voir d'autres joueurs à la fin des Grands Chelems se battre pour le titre.» - Recueilli par S.D., à Melbourne