L'interview en anglais est une vaste blague, pas un mot sur le match :
http://www.wimbledon.org/en_GB/news/int ... 17028.html
Monfils reprend corps
Affûté face à Leonardo Mayer (6-1, 7-6, 6-2), le Français a renoué avec la victoire dans un tournoi qu’il n’avait plus disputé depuis 2007.
GAËL MONFILS a passé bien plus longtemps hier à parler des Bleus du foot qu’à mettre 6-1 à Leonardo Mayer dans une première manche expédiée en quinze minutes. Fidèle supporter de l’équipe de France (si, si), en phase d’adoption avec la moquette londonienne, sa petite entreprise ne semble plus forcément connaître la crise au sein d’un Temple qu’il n’a jamais considéré comme mythique. En 2008, il paradait à Roland-Garros et zappait Wimbledon sur blessure (à l’épaule) ; pareil en 2009, avec un poignet en vrac. Mais tout le contraire en 2010 ! On l’avait quitté Porte d’Auteuil poussif et pantelant au terme d’un match face à Fognini, juste échevelé par son scénario, au creux d’une période où, blessé et broyant du noir, il n’avait donné aucun gage de sérénité tant avant (à Madrid et à Nice) qu’après (au Queen’s). Mais, trois semaines après le « Roland blues », on l’a retrouvé hier soudainement bien plus fringant, le muscle à nouveau saillant, après un premier tour maîtrisé à coups de grand service (21 aces, 92 % de points gagnés sur premières balles) et de grosses frappes bien assommantes (42 coups gagnants).
Si Leonardo Mayer n’incarne pas l’idée qu’on se fait d’un traquenard herbeux, l’Argentin s’est toutefois procuré cinq balles de set dans le tiebreak de la deuxième manche que le Français a méthodiquement effacées par trois services gagnants et deux rallyes pleins d’amplitude. De quoi calmer son allergie revendiquée au gazon ? Il y travaille. « Ce n’est pas le gazon en tant que tel qui me dérange, c’est le déplacement, affinait-il hier. Moi qui joue sur mon physique, j’ai du mal à rester debout, voilà pourquoi j’apprécie moyen. »
« Je retrouve ma joie de vivre »
Mais tant qu’il ne glisse pas – un seul petit dérapage incontrôlé hier – et qu’il peut se référer à son titre chez les juniors ici en 2004 ou à sa demi-finale de Nottingham en 2008, on a du mal à cerner les raisons pour lesquelles Monfils ne pourrait pas exister en tant que géant vert. « En tout cas, je suis content de lui depuis son élimination du Queen’s (au premier tour contre Schüttler), rapportait son coach, Roger Rasheed. Si près de Paris, il lui aurait été facile de vouloir rentrer quelques jours, mais on est restés en Angleterre et on a bien bossé. » Tout mou et sans ressort, Monfils avait visiblement bien besoin de se reprendre en main. « À Roland, j’étais en dedans et je n’avais pas brillé. Ce n’était pas un beau Roland, je ne pouvais pas être plus bas mentalement. Avec Roger, on a donc entrepris un travail, disons, global, pour se remettre dedans, et c’était facile pour lui de glisser en plus le thème de l’aptitude au gazon là-dedans. Je me suis bien ré-entraîné avec des séances longues, genre préparation foncière. J’ai pris du poids, du muscle. Sans forcément faire beaucoup de muscu. Mais dès que je retravaille, ma morphologie reprend vite ! Et même si je ne suis pas forcément à l’aise sur herbe, je suis surpris de voir que ça a payé aussi rapidement. » À quelques jours de l’annonce de la sélection pour le quart de finale de Coupe Davis face à l’Espagne ( du 9 au 11 juillet), l’équipe de France ne se plaindra pas de retrouver un mousquetaire revigoré, au moment même où Tsonga se remet d’une déchirure au psoas, que Gasquet (dos) présente un arrêt de travail d'au moins huit jours et que Simon revient cahin-caha. Monfils, lui, crache le feu. « C'est bien, je retrouve vite ma joie de vivre ! Et je suis content, y a mon petit frère qui m'accompagne quelques jours. Ça me fait plaisir, parce que je ne le vois plus beaucoup. Et il grandit vite, le salaud, il est plus grand que moi... »
Frank Ramella
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