Et personnellement, je me fiche que Federer gagne Roland-Garros ou pas, mais j'en arrive à souhaiter qu'il le fasse cette année pour qu'on arrête de nous rebattre les oreilles avec ça.
Monfils a manqué de folie
PARIS, 3 juin 2009 (AFP) - Un peu trop sage dans un Central désespérément atone, Gaël Monfils n'a pas su mettre le brin de folie qui aurait pu faire douter Roger Federer dans un quart de finale plié 7-6 (8/6), 6-2, 6-4 en deux petites heures dépourvues de passion.
Pour inquiéter le Suisse, hyper concentré au moment où il se sait en position idéale pour remporter le seul titre du Grand Chelem qui manque à son palmarès, il aurait fallu beaucoup d'audace dans le tennis et un peu de démesure dans le comportement.
C'est de cette façon que Monfils avait balayé l'Américain Andy Roddick, au tour précédent, aux dernières lueurs du jour, dans un Suzanne-Lenglen aux dimensions plus humaines, mieux adapté au tempérament expansif du Français.
Mais au lieu de cela, le dernier Tricolore en lice a proposé un tennis prudent, comme s'il pensait qu'un jeu solide suffirait à battre un des plus grands champions de tous les temps engagé dans l'une des semaines les plus cruciales de sa carrière.
Le Parisien a pourtant eu des occasions dans la première manche: trois balles de break et même une balle de set dans le tie-break. Mais au lieu de provoquer la chance, il a laissé Federer prendre les plus gros risques à sa place. Et le Suisse en a été récompensé.
"C'était à celui à qui entrerait dans le terrain et qui oserait, et c'est lui qui l'a fait", a reconnu Monfils.
Ces occasions manquées ont provoqué un coup de blues passager mais fatal au Français, breaké deux fois en quelques minutes au début du deuxième set.
"C'est là que j'ai vraiment des regrets. Je me suis agacé tout seul. Or pour battre ces mecs-là, il faut que j'apprenne à rester à 100% dedans. Après c'est cadeau pour lui. Il mène 2-0 et il peut se relâcher", a-t-il commenté.
De fait une fois au commande, Federer a été intouchable. Excellent au service et de nouveau percutant en coup droit, il n'a pas offert une seule occasion de break au Français.
"Ca va tellement vite"
"Il est super agressif. Il joue beaucoup en contre-pied. Je le sais, mais ça va tellement vite... Contre d'autres, je sais que je vais courir et qu'il n'y aura pas de problème, mais contre lui...", a constaté Monfils.
Le public avait définitivement renoncé à s'époumonner pour son joueur, s'il en avait jamais eu l'intention.
"Ce qui est dur c'est qu'il respecte beaucoup Roger. Les gens ont du mal à se lâcher. Ils s'y mettent un peu à 4-4 dans le troisième, mais c'est trop tard. L'aide du public m'aurait aidé, mais je peux comprendre", a dit Monfils sans amertume.
Le Parisien quitte le tournoi face au même adversaire que l'année dernière, mais un tour plus tôt, ce qui n'a rien d'une catastrophe. Il y a dix jours, la seule question qui se posait était de savoir si sa blessure au genou lui permettrait de jouer ou non.
Non seulement Monfils a joué, mais son état s'est amélioré au fil des matches. Il a bien fait appel au médecin de la fédération avant le début du troisième set, mais seulement pour demander un remontant. "J'ai ressenti le manque de matches. Je n'étais pas en grande forme, mais je n'ai pas eu mal au genou", a dit le meilleur Tricolore de la quinzaine, qui n'avait pas joué depuis plus d'un mois au moment d'aborder le tournoi.
"Là tout de suite, c'est la déception, mais j'ai prouvé que je pouvais revenir à un haut niveau", a dit le N.10 mondial, qui va limiter son recul au classement ATP et préparer le prochain grand rendez-vous, Wimbledon, avec son entraîneur australien Roger Rasheed.
"Il m'a dit qu'il pensait avoir la solution pour que j'aime un peu plus le gazon et que s'il m'écoutait bien je pourrais faire quelque chose de grand là-bas", a assuré cet allergique notoire à l'herbe anglaise.
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