EASTBOURNE (ANG)
Gaël Monfils pas au mieux pour Wimbledon malgré sa finale à Eastbourne
Malgré un niveau de jeu convaincant qui l'a mené en finale, le Français, légèrement blessé à un genou, avoue son peu d'aisance sur la surface.
- Gaël Monfils n'est pas un grand fan des mouettes, immanquables cette semaine tant elles furent nombreuses et bruyantes autour du Devonshire Park, tout comme son entraîneur Mikael Tillström, réveillé par l'une d'entre elles vendredi à 5 heures du matin. Mais il y a quelque chose que le Français de trente ans aime encore moins que les piafs malpolis : le gazon. Pourtant, le 16e mondial vient d'y atteindre la première finale de sa carrière, après avoir notamment battu son pote Richard Gasquet en demi-finales. « C'est une belle semaine, j'ai bien joué, mais ce n'est pas un résultat qui fait que tu deviens un joueur de gazon, coupe-t-il. Ça fait douze ans que je joue sur gazon et que je ne joue jamais très bien. »
«Je ferai des examens... ou pas», Gaël Monfils, à propos de sa blessure au genou
Samedi, La Monf aurait sans doute mérité d'emmener Novak Djokovic dans un troisième set, tant il a dominé la seconde manche. Mais malgré quatre occasions, il n'a pas réussi à breaker le Serbe qui l'a surpris sur sa première opportunité, à 5-4. À l'exception du premier jeu du match, totalement manqué, Monfils a prouvé que son tennis pouvait être efficace sur herbe : service, deuxième coup de raquette, volée, ses armes sont réelles, même s'il a eu du déchet en retour de service. Et son déplacement, qui a longtemps été sa hantise sur cette surface, est en nette amélioration. « À Halle et cette semaine, je me déplace mieux, je glisse moins, acquiesce-t-il timidement. Ça rentre un peu plus. Ça fait deux semaines que je joue légèrement mieux sur gazon. »
Pas assez pour oublier des années de galère sur les pelouses européennes, lui qui avait pourtant gagné Wimbledon chez les juniors en 2004. « Ce n'est pas parce que j'ai fait une finale que je suis un bon joueur de gazon, souffle-t-il. J'ai réussi une bonne semaine ici, mais, honnêtement, le gazon, ce n'est toujours pas ce que je préfère. Ce n'est pas non plus là que je m'attends à faire de gros résultats. Je donne le maximum. La preuve, je viens jouer ici, je demande une wild-card parce que j'ai envie de bien jouer, de gagner des matches. Je me bats, mais je sais que c'est plus dur pour moi sur gazon. »
Djokovic trop fort pour Monfils
Monfils, qui s'attend à un premier tour à Wimbledon « hyper difficile » contre l'Allemand Daniel Brands, doit en plus composer avec une douleur au genou gauche, contractée vendredi contre Gasquet. « J'ai un peu mal, mais aujourd'hui (hier) je me suis bien déplacé, je me suis rassuré, explique-t-il. Je pense que je me suis froissé l'articulation, le ligament. Je ferai des examens... ou pas ! (rire) Je ne peux pas dire que je n'ai pas mal. »
Gilles Simon, who first met Monfils when he was 14 and Monfils was 12, has an amazing mind for tennis and will almost certainly be a coach one day. He can remember the final score of nearly every pro match Monfils has played, and in each case he can offer an analysis of how his friend might have better utilized his huge strengths and protected his weaknesses. (He has beaten Monfils seven of the nine times they’ve played as professionals.) “The emotional part with Gaël is much more important than with any other player: It’s almost all of it,” he told me in the players’ locker room in Umag, as Monfils was passing by. “He doesn’t like to win 6-1, 6-1. He needs some drama at some point. The showman who likes to play tricky shots will show up, and he forgets to win the match.” His advice was similar to Tillstrom’s. “ ‘Bro, kill the guy when you have to kill them, and don’t play your [expletive] on court. Because you are so super strong, everyone is afraid to play you. But everyone knows they are going to come back against you because you are going to make them come back in the match.’ ”
The next day I spoke on the phone with Eric Winogradsky of the French Tennis Federation, who coached Monfils for a couple of months in 2013. It was a low point for Monfils, who was coming back from a knee injury and had fallen out of the Top 100. The two of them went for long walks, discussing life as well as the game. “Gaël’s feelings are not common,” Winogradsky told me. “He is a nice and really sensitive person. He has to try all these things. That’s what makes Gaël so interesting and complex.” To win a Grand Slam, Winogradsky believes a player must commit to it religiously for a year to a year and a half, building a rhythm and intensity, going deep in every tournament to get used to competing against the top guys time and again. For that stretch, the off-court pastimes needed to be ignored.
It is a dark place. The single-minded devotion required to master the technique and timing is not only life-sapping; it makes the stakes of failure so much higher.
“Are you saying he would be a better tennis player if he was less interesting?” I asked Winogradsky. The question seemed to pain him, and he thought in silence on the other end of the line.
“That we won’t be able to answer until the very end of his career. If next month he wins a Grand Slam. . . .”
MONFILS FAIT FAUX BOND
FRANCK RAMELLA
Gaël Monfils n'a joué qu'un match en trois ans à Bercy, perdu de manière très étrange, au premier
tour en 2015 face à Benoît Paire. À Paris, le Français ne se montre qu'en coulisses ces derniers
temps. Il y a deux ans, pour confesser longuement les dessous d'une saison ratée, déjà. L'an
dernier pour convoquer, alors qu'il était forfait pour se préserver avant son premier Masters, une
conférence de presse afin de répondre aux incompréhensions générées par son renoncement en
demi-finales de la Coupe Davis, en promettant une ouverture médiatique. Sixième mondial en fin
de saison dernière, il n'est plus très loin de sortir du top 50 (45 ) au terme d'une année biscornue
où il aura souffert d'une perte de confiance et de multiples pépins. Le dernier, survenu à un genou
à l'US Open, aura été fatal. Venu sans repères à l'AccorHotels Arena après deux mois , il a
ressenti hier une douleur à l'entraînement qui l'a contraint au forfait. Encore. Bercy, maudit.
2017 « Il y a plein de choses que j'ai mal faites »
« Ma saison, elle est complètement galère, avec beaucoup de blessures, beaucoup d'absences…
Le meilleur souvenir de l'année, ça reste l'Open d'Australie, d'entrée de jeu, où j'ai bien joué. Oui,
je ne suis pas bien rentré dans le match contre Nadal là-bas, en huitièmes de finale. Il y a peut-
être là un petit cap à franchir, je ne sais pas. Mais je ne prends pas un petit Rafa, non plus. À un
moment, le gars, il était plus fort, je n'ai pas de problèmes à le reconnaître. »
Pour la suite, Monfils évoque des « petites choses » plus personnelles, sans vraiment préciser, qui se sont rajoutées à
celles qui « n'ont pas tourné en sa faveur ». « Il y a plein de choses que j'ai mal faites, c'est sûr à
100 %. Ces huit dernières semaines, depuis mon abandon à l'US Open, j'ai eu le temps de
réfléchir… Pourquoi j'ai lâché sur ça, pourquoi telle décision m'a amené à ça ? Cette année, j'ai
mal servi, je n'ai pas assez utilisé mon coup droit, je n'ai pas fait tant que ça d'enchaînements vers
l'avant. Au printemps, j'ai mal au tendon d'Achille, et on pousse grave dessus quand on sert ! Et tu
te retrouves comme ça à Roland. Tu ne peux pas trop te placer comme tu veux, c'est une vraie
galère. Peut-être que jouer Roland, c'était une mauvaise décision. Comme celle d'avoir repris trop
tôt à Munich un peu avant. C'est ce genre de petites choses qu'il faut changer, ne pas vouloir
reprendre trop vite…
Cette année, ça a été un cercle infernal. Cet été, j'ai compensé de partout. Et je me blesse au
genou, une déchirure au tendon quadricipal du genou droit, un truc nouveau… La meilleure
décision, c'est aujourd'hui (hier) que je l'ai prise. C'est de me dire : t'as une douleur, va pas tenter
le diable, Gaël. »
LA FAUTE À DJOKO ? À NOAH ? « Avec Yannick, ma relation
est très bien, normale »
En 2016, tout semble cadré dans la galaxie Monfils jusqu'au moment où il délivre, en demi-finales
de l'US Open, face à Djokovic, un début de match très étrange. Mais le joueur nie cette théorie
d'une rencontre qui l'aurait fait replonger dans une guéguerre intérieure. « Je n'ai pas trouvé ce
match incroyable. Je l'ai revue, cette rencontre, vous pensez bien… Il y a 5-0 pour Novak et je
joue normalement. Donc on va me parler de ces trois jeux que j'ai gagnés, en plus avec une balle
de break pour revenir à 5-4… Tous les spécialistes me ressassent ces trois jeux, on reste focalisé
dessus. Quand je finis par prendre le troisième set, je ne mets que des lattes, mais là, personne ne
me dit que je fais n'importe quoi… »
En début d'année Monfils, sanctionné par Noah, n'est pas
sélectionné pour le premier tour de Coupe Davis à Tokyo. En interne, on entend que le joueur
aurait mal vécu le malaise. Là encore, il nie. Quelles que soient les incompréhensions, il kiffe son
capitaine, même s'il n'a joué en deux ans qu'une rencontre, la première, à Baie-Mahault.
« Les
médias ont surenchéri dans cette histoire. Avec Yannick, ma situation est très bien, normale. On
est cool, quoi. Ça va. Yannick, ça reste Yannick. Il m'a appelé, il prend de mes nouvelles. Je n'ai
pas de frictions avec lui. Peu importe ce qui transparaît. Je ne me suis pas engueulé avec lui. Yan,
j'ai beaucoup d'admiration pour lui, c'est vous (les médias) qui m'avez fait mal vivre un truc qui
n'existe pas. C'est ça qui est pesant. Je suis content de mon capitaine. »
LA FINALE FRANCE-BELGIQUE « Les gars, laissez-moi
tranquille »
Monfils a-t-il cru au retour ébouriffant en cette fin de saison 2017 pour réintégrer l'équipe de
France avant la finale de la Coupe Davis (24-26 novembre à Lille contre la Belgique) ? Il a attendu
de voir.
« Après l'US Open, j'ai recommencé à faire du sport moins violent et des entraînements
guidés où l'on sait où va la balle. J'avais repris il y a trois semaines, tranquille, à Genève, avec Jo (Tsonga).
Mais après, j'ai pris mon temps car j'ai eu à nouveau assez mal. J'ai fait un peu de padel
pour ne pas perdre le rythme. Mais entre le padel fun et les matches, c'est pas pareil ! Pas facile
de se jauger. Samedi à Bercy, j'ai joué deux heures, j'ai été obligé de me pousser pour savoir, pour
aller chercher les repères que je n'avais pas. Ce n'est pas passé. Rideau ! »
Du coup, Monfils était surpris d'entendre, avant d'arriver à Paris, qu'on pouvait penser à lui pour la finale de la Coupe
Davis.
« Je n'ai pas beaucoup joué, pas forcément bien, et je ne suis pas dans le top choix du
capitaine, mais c'est vous (les médias) qui me mettez dans le coup, alors que moi, j'essaie déjà de
pouvoir jouer. Eh les gars, j'ai pas joué depuis l'US Open ! C'est ça que je n'arrive pas trop à
comprendre. Et dire que, de temps en temps, on me dit que je ne suis pas lucide… On parle de
moi alors qu'il y a Jo en finale face à Lucas, Manna qui fait trois sets avec Fed qui joue très bien,
Gilles qui se remet à bien jouer et Richard qui joue bien aussi. Les gars, laissez-moi tranquille. Je
reviens à Bercy d'abord pour moi. J'ai fait une saison de merde et je pensais surtout kiffer un peu.
Après, s'il y avait deux-trois matches "pam pam" (sic) bien sûr que j'aurais eu le couteau (entre les
dents), bien sûr que j'ai envie de jouer en Coupe ! »
2018 « Il va falloir changer
mon approche »
, dit-il. Dès la semaine prochaine, Monfils
poursuit sa rééducation, et reprendra bien plus tôt que d'habitude la préparation foncière. Le
docteur Montalvan lui a dit qu'il serait préférable de la faire dans un pays chaud, donc à Miami, sa
base arrière préférentielle. Hier, Monfils ne savait pas encore quand il allait repartir aux États-Unis.
S'il est encore en Europe, il est acquis qu'il viendra supporter la France en finale de la Coupe
Davis à Lille, dans trois semaines et demie. Pour 2018, le début du programme est déjà connu.
« Il va falloir changer mon approche, réajuster ma manière de jouer, se ressentir plus fort
physiquement, menta- lement et tennistiquement »
«Je commencerai à l'Open d'Australie, comme d'habitude. Et je repars avec le coach (Mikael
Tillström).
Mais il ne sera pas là toutes les semaines, j'en ferai un peu moins avec lui. Je serai un
peu livré à moi même, parfois… »
Absent sur blessure pendant plus de trois mois, Gaël Monfils, qui lancera sa saison mardi à Doha, assure qu'il a repris le tennis «il y a un moment déjà» : son genou droit «va mieux», et il se sent «prêt à jouer».
Absent depuis son abandon face à David Goffin, au 3e tour de l'US Open, Gaël Monfils s'apprête à reprendre la compétition au Qatar, où il a bénéficié d'une wild-card après y avoir déjà joué trois finales (2006, 2012 et 2013). Après avoir passé le réveillon de la Saint-Sylvestre dans son hôtel, avec Richard Gasquet («on n'a pas veillé bien tard, on n'a même pas vu minuit»), le Français s'est entraîné pendant près de trois heures ce lundi.
"Le genou va mieux, a-t-il assuré à l'issue de sa longue séance. Je suis venu au Qatar parce que je suis bien, j'estime que je suis prêt à jouer. J'ai fait ma rééducation.» Décidé à reprendre rapidement le tennis après sa blessure, il reconnu avoir «eu du mal au début», et a même dû «(s')arrêter de nouveau un peu parce (qu'il est) allé un peu trop vite».
Désormais rétabli, il s'apprête à lancer mardi face à Paolo Lorenzi, en dernière rotation sur le court central, une saison où il a d'abord «envie de jouer». «De bien jouer, forcément, mais d'abord de jouer. Quand tu reviens de blessure, c'est vraiment la seule chose dont tu as envie, a ajouté Monfils, retombé au 46e rang mondial. Ce n'est pas facile d'arriver dans une saison sans être tête de série, il va falloir que je sois costaud si je veux revenir au plus haut niveau.»
TENNIS
GAËL MONFILS
«Jouer, c'est tout ce dont tu as envie»
DE NOTRE ENVOYÉ SPÉCIALGAËTAN SCHERRER
De retour après quatre mois sans compétition, Gaël Monfils est venu laborieusement à bout de Paolo Lorenzi, hier soir à Doha.
POUR SON RETOUR À LA COMPÉTITION APRÈS QUATRE MOIS D'ABSENCE, LE FRANÇAIS, PÉPINS PHYSIQUES ENFIN RÉGLÉS, A GAGNÉ HIER À DOHA FACE À L'ITALIEN PAOLO LORENZI (6-3, 3-6, 6-4).
KarimJaafar/AFP
DOHA. Au Qatar, où il a déjà joué trois finales (2006, 2012, 2013) et obtenu cette année une wild-card, Gaël Monfils s'est donné hier soir, tard dans la nuit, les moyens de ses ambitions. Face au vétéran Paolo Lorenzi, mieux classé que lui (43e), et à un horaire compliqué (le match s'est achevé à 0h15), il estime n'avoir «pas bien joué», mais s'en est tout de même tiré avec la victoire (6-3, 3-6, 6-4). «Ce n'était pas un super match, mais je me dis que ça passe par là si je veux retrouver un peu de confiance et d'automatismes, a-t-il analysé dans les couloirs du court central. Je vais retenir le fait que je me suis bien battu, jusqu'au bout, mais je peux faire beaucoup mieux.» Alors qu'il semblait tenir le match en main, le chouchou du public qatari a enchaîné les fautes, notamment sur sa mise en jeu, dans le deuxième set. Puis une nouvelle fois au moment de servir pour le match. Des défaillances sans conséquence, puisqu'il affrontera aujourd'hui Jan-Lennard Struff (n°53) pour une place en quarts. «Il y a des passages où j'étais vraiment en dedans, où j'étais incapable de faire les bons enchaînements et où j'ai manqué de concentration… mais physiquement, j'étais présent, positivet-il. Franchement, ça fait trop de bien. Retrouver le goût de la compétition, transpirer comme ça. C'est plaisant. Cette tension m'avait vraiment manqué.» Car le Français n'avait plus tâté le circuit depuis septembre et sa défaite sur abandon face à David Goffin, au troisième tour de l'US Open. Il a donc accepté de se retourner sur sa «mauvaise saison» 2017 , son désir de revenir au top niveau et ...la Coupe Davis.
SES BLESSURES
Le Français veut rattraper le temps perdu, au terme d'une saison à 34 matches - son plus faible total en cinq ans - et sans titre, où il n'a pu évoluer à son niveau, gêné par une série de pépins physiques. Le genou droit, bien sûr, mais pas seulement : il y a eu le dos, un orteil, un tendon d'Achille. «Mon corps avait plein de petits problèmes, un peu à droite, un peu à gauche, mais aussi en haut, en bas… Au début de la reprise, c'était dur : je n'arrivais pas à bouger comme je le voulais, et au bout d'un quart d'heure, j'étais mort. » Il a même failli en faire trop : désireux de reprendre le tennis dès qu'il avait un peu moins mal au genou, il a dû «(s')arrêter un peu parce (qu'il est) allé un peu trop vite». «Mais j'ai fait ma rééducation, je suis bien maintenant, rassure-t-il. Je me sens prêt à jouer.» Un postulat appuyé par une courte vidéo d'une prouesse réussie à Miami, où il a effectué sa prépa, il y a quelques jours : un «rider», où tel un basketteur pendant un concours de dunks, il s'élève et passe la raquette sous sa jambe droite avant de smasher la balle jaune. Même énergie dans la soirée qatarienne : lundi, à l'entraînement, Monfils s'était échiné à courir et frapper jusqu'à plus de souffle. Après deux heures d'efforts intenses, il en redemandait pourtant, peu satisfait de son rendement, estimant avoir fait «trop d'erreurs» et partant pour une heure de rab. «Trois heures d'entraînement, c'est devenu une routine, sourira-t-il. Dernièrement, c'est même le minimum syndical.»
SA SOIF DE JEU
«Jouer» sera d'ailleurs le maître mot de sa saison. « Bien jouer, évidemment, mais d'abord jouer : quand tu reviens de blessure, c'est tout ce dont tu as envie. L'an passé, je n'avais pas pu défendre mes chances dans beaucoup de tournois, et ça m'a beaucoup frustré.» Aux portes du Top 5 début 2017, le Français a en effet perdu 40 places à l'ATP (46e, son plus mauvais classement depuis l'été 2013). Or, «ce n'est jamais facile d'enta- mer une saison sans être tête de série : tu n'as jamais des bons tirages, le premier Grand Chelem est beaucoup plus dur… il va falloir que je sois costaud si je veux revenir au plus haut niveau.» Sa mission, il en est conscient, sera dans un premier temps de ne pas griller les étapes : «D'abord reprendre un bon niveau, puis enchaîner quelques victoires avant de pouvoir dire : là, je suis capable de me fixer des nouveaux objectifs. Pour l'instant, je suis simplement content (il insiste), hyper-content de revenir à la compétition». Le programme étouffant de ses deux prochains mois en témoigne : après Doha, le trentenaire s'envolera à Adélaïde, puis Melbourne pour l'Open d'Australie (16-28 janvier), avant l'Amérique du Sud en février, à Quito (Équateur) , Buenos Aires et Rio.
LA COUPE DAVIS
Et les Bleus, dans tout ça? Début 2017, Yannick Noah, avec qui il assure être en bons termes, s'était sciemment passé de son pilier, pointant du doigt son attitude. «Pour l'instant, c'est beaucoup mieux pour l'état d'esprit du groupe (qu'il n'y soit pas). Karim Benzema aussi, il ne joue pas avec l'équipe de France», avait osé le capitaine. Insuffisamment remis pour participer au stage de préparation de la finale, c'est donc devant son écran de télévision que Gaël Monfils avait assisté au sacre de ses équipiers face à la Belgique, fin novembre. Il dit n'en tirer aucune frustration. «J'étais vraiment trop content pour mes potes, assure-t-il. Les gars présents à Lille ont réussi une énorme performance. On attendait ça depuis une éternité, ils l'ont fait.» Et s'il n'est pas monté sur le podium à Pierre-Mauroy, n'ayant pas joué le moindre match de cette campagne victorieuse, il estime tout de même avoir indirectement pris part à l'aventure. «On forme un groupe. Les journalistes vont forcément essayer de chercher un truc, mais ça fait des années qu'on joue cette compétition. Je le répète : c'est un groupe qui a gagné.» Il aimerait pouvoir le rejoindre au plus vite pour participer à la défense du Saladier d'argent en 2018, mais ses priorités sont ailleurs. «Je n'espère rien. Il y a un truc qu'il ne faut pas oublier : ma priorité, pour l'instant, c'est de jouer, peu importe où». '
ENBREF
31 ans 1,93m ; 80 kg 46e ATP (6e en 2016)
◼︎ 6 titres ATP
L'Équipe - mercredi 3 janvier 2018
Tennis, Open d’Australie : Monfils défie Djokovic, le gars qui le hante
Gaël Monfils s’attend à voir le meilleur Djokovic sur le court, même si il revient de blessure après une longue coupure de six mois. REUTERS/Edgar Su.
Le Français s’attaque dans la nuit de mercredi à jeudi au Serbe, qu’il n’a encore jamais battu en quatorze rencontres.
Gaël Monfils refuse d’imaginer qu’il n’aura pas la meilleure version de Novak Djokovic en face de lui ce jeudi après-midi à Melbourne (dans la nuit de mercredi à jeudi en France, aux environs de 3 heures du matin ) dans la canicule annoncée à Melbourne (38 degrés).
39e mondial à 31 ans, le N.4 français, récent vainqueur à Doha, n’a plus trop de temps à perdre. Du coup, il n’a pas ressassé la campagne de Coupe Davis victorieuse à laquelle il n’a pu prendre part. «Je n’ai pas eu de chance, j’ai été blessé les deux fois où j’ai été appelé, c’est comme ça. » Il est ravi pour les gars, mais préfère regarder devant. Et devant, il y a Novak Djokovic, l’homme aux douze Majeurs dont six Open d’Australie. De l’extérieur, on peut penser que c’est le meilleur moment pour l’affronter alors que le Serbe revient de six mois d’absence après sa blessure au coude. Monfils, lui, balaie ça d’un sourire : « Je joue moins bien que quand je suis en forme. Et quand je suis bien, j’ai déjà du mal à le battre, imaginez maintenant… Là, j’ai vraiment beaucoup de trous d’air, pas assez confiance »
Et puis il y a cette terrible statistique : 14 défaites en 14 matchs face à Djokovic. « Cela va vraiment être un match très dur, reconnaît Mikael Tillström, le coach suédois de Monfils. Surtout mentalement quand on arrive avec une telle série de défaites. Il faut que Gaël réalise qu’il est assez bon pour battre Novak. Le problème est le même à chaque fois : la frustration de ne pas avoir un point gratuit, même au service. Cela créé du stress . Je ne mets pas trop de pression sur lui pour ce match. On est dans une bonne dynamique, et au pire on va perdre face à Novak Djokovic en Grand Chelem, l’un des meilleurs joueurs de tous les temps. On va préparer ça comme si c’était une finale. L’objectif, c’est de se débarrasser d’un gars qui le hante. »
« Je n’ai pas encore trouvé comment le déstabiliser »
«Gaël a l’air plus concentré que jamais. Beaucoup de gens attendent de le voir avec cette attitude car on sait tous de quoi il est capable. Il le sait aussi ! », avance Djokovic. Monfils se montre tout aussi élogieux envers son prestigieux adversaire. « Le mec, c’est un champion. Quand tu reviens, généralement tu joues à ton niveau peut-être un peu en-dedans, et moi j’aimerais bien jouer son niveau en-dedans ! Novak, ça va rester Novak. A vous entendre parler, j’ai limite l’impression que je suis favori ! (rires) Mais pas du tout ! Je dois trouver une solution pour battre Novak, et pas pour battre Novak-qui-revient-de-blessure.Ce qui me gêne le plus, c’est simple, c’est qu’il est plus fort que moi ! Je n’ai pas encore trouvé comment le déstabiliser. »
Mikael Tillström espère que ce jour est arrivé, même si lui aussi s’attend à voir le meilleur Djokovic dans la Rod Laver Arena . « Un joueur pareil, avec un tel talent, dès qu’il entre sur le court, il est prêt. Maintenant, la question reste : prêt jusqu’à quel point ? Lui aussi va passer un test intéressant. ». Et Djokovic, il en dit quoi de ce tour qui s’annonce de tous les dangers ? « Gaël a eu de nombreux soucis la saison passée, mais c’est un joueur des grands rendez-vous, il aime être sur les plus grands courts. C’est un athlète formidable et un showman. Je l’aime beaucoup sur et hors du court. Forcément, ça va être un match très difficile, une grande bataille car je n’ai pas eu beaucoup de matchs de ce type récemment. Lui doit se dire que c’est une bonne opportunité. ». Monfils la saisira-t-il lors de ce deuxième tour de l’Open d’Australie ? La même question se posait déjà en demies de l’US Open 2016 quand le Serbe revenait d’une blessure au poignet. Mais il paraît que toutes les séries ont une fin, alors...
Gaël Monfils (tombeur de Marin Cilic à Dubaï) : « Je suis bien rentré dans le match. Le premier jeu était clé parce que je sais que c'est un joueur qui marche beaucoup à la confiance. Si tu peux le faire douter tôt, c'est une bonne chose. C'était un premier jeu très dur pour lui. J'ai bien tenu mon plan de jeu tout le set.
J'ai été un peu trop défensif sur ma balle de break au début du deuxième set (à 2-1 30-40). Puis j'ai joué mon seul mauvais jeu de service dans le match (à 2-2 breaké blanc). J'étais concentré mais c'était juste un mauvais jeu. Après, tout le mérite lui revient à la fin du set car je l'ai beaucoup poussé et il a réussi des coups incroyables. Au troisième, j'ai continué à le pousser, à lui mettre de la pression et ça a marché. »
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