«Comment vous sentez-vous avant votre premier tour, mardi contre Jaume Munar ?
Je ne suis pas encore revenu à mon meilleur niveau. Je suis beaucoup mieux physiquement. C'était ma plus grande préoccupation. Je sens que je retrouve la forme, je me sens de plus en plus fort physiquement, mais au niveau du jeu, j'ai toujours besoin de matches. Rien ne remplace les matches, les victoires. J'en ai encore besoin pour sentir que je suis vraiment de retour.
Votre titre à Doha a-t-il augmenté vos attentes pour l'Open d'Australie ?
Mes attentes ne sont pas montées, c'est toujours la même chose. Je reviens de blessure, vraiment tout juste. À Doha je m'en sors juste, juste, avec beaucoup de réussite sur plein de matches. Je suis sur un fil à chaque fois. Finalement, le match le plus complet que j'ai fait c'est la finale. En aucun cas, il ne faut avoir des attentes sur moi. En aucun cas. Encore il y a quelques jours, j'avais du mal à me sentir bien physiquement. Je suis dans ma construction pour revenir en force dans cette saison. A Doha, je m'entraînais beaucoup pour retrouver la sensation. Je suis encore en recherche de marques. J'ai besoin de tennis, de jouer. Ici j'arrive pareil qu'à Doha, en essayant de jouer le maximum de matches possibles. On verra bien ce qui va se passer.
Dans quels domaines vous sentez-vous encore loin de votre meilleur niveau ?
Franchement un peu tout. Quand je joue, j'ai des super passages où je suis bien pendant peut-être vingt-cinq minutes, pratiquement un set, et après j'ai des gros trous. Parce que la machine n'est pas encore bien réglée. Je commence à rater en coup droit donc je vais moins tourner sur mon coup droit. Après je me prends un peu la tête, je me demande si je suis mieux en revers, tactiquement il faut reprendre un peu. Coup droit, revers, je peux taper plus fort. Je sens que ça revient. J'ai repris mon service de l'été dernier donc ça me prend pas mal de temps. J'avais arrêté parce que je faisais beaucoup trop de doubles fautes et ça me demandait beaucoup trop de physique. Ramener la jambe, ça m'usait plus. Tout ça, ça prend un certain temps à revenir.»
Gaël Monfils : «Un peu à l'envers», au premier tour de l'Open d'Australie
Malgré son succès en trois manches face à l'Espagnol Jaume Munar (6-3, 7-6, 6-4), Gaël Monfils s'estimait encore très loin du compte, avant d'affronter Novak Djokovic au prochain tour.
Gaël Monfils : «Franchement, mon ressenti est très dur car j'ai l'impression d'avoir très mal joué, alors que mon coach ne le pense pas forcément. Mon début de match est catastrophique, je n'y arrive pas, mais par miracle, il n'y arrive pas aussi. Jusqu'à 5-3 au deuxième, j'ai l'impression d'être sur un fil et après, je ne sais même pas comment ça se déroule. Je joue un peu à l'envers, je n'arrive pas à avoir une tactique simple, posée. Pour moi, c'est des coups par-ci, des coups par-là, des erreurs de sa part.
Il va falloir que j'augmente bien plus mon niveau que ce que j'ai montré depuis mon retour pour être compétitif vraiment face à Novak. J'ai vraiment beaucoup trop de trous d'air, je n'ai pas encore assez confiance. Après, on va dire lui, lui, lui. Non, il faut arrêter ! Novak, ça reste Novak. Le mec, c'est un champion, il revient, il a découpé l'autre, je ne sais même pas combien ! Novak reste un gros joueur, il va être à 100%, je vais être à 100% et ça va être une grosse bataille.»
Mikael Tillström, coach de Gaël Monfils, appelle son joueur à avoir confiance en lui et croire qu'il peut vaincre Novak Djokovic pour la première fois en quinze confrontations.
«Mikael, que faut-il retenir du premier tout de votre joueur face à l'Espagnol Jaume Munar ?
C'est vrai qu'il a eu des problèmes au service (13 double-fautes), mais je trouve qu'il n'a pas si mal joué que ça. C'est toujours intéressant de débuter avec une victoire en trois sets. Il continue de gagner des matches cette année, ça aussi c'est intéressant, même s'il a encore besoin d'enchaîner les matches.
«Avoir plus de continuité cette saison»
Gaël était 6e mondial au début de l'année 2017, puis il a plongé, connu pas mal de pépins physiques. Que faut-il changer cette année pour qu'il retrouve les bonnes sensations ?
Il faut d'abord avoir plus de continuité cette saison. Ça a été difficile l'an passé. C'était bien en Australie mais ensuite on n'a pas trouvé de continuité, on n'a pas trouvé le bon rythme. Ça a été très dur. Même s'il a joué des matches corrects à Roland-Garros l'an dernier par exemple, il ne pouvait pas s'appuyer sur une constance, sur une expérience, sur du vécu, pour finir les matches, pour gagner les sets. Et au final, cela touche forcément le mental. Cette saison, il faut qu'on réinstalle une routine de matches.
Quelle est la valeur de sa victoire à Doha en début d'année ?
La réelle valeur de ce titre à Doha c'est d'abord qu'il a été capable de gagner quatre matches de suite (Dominic Thiem a déclaré forfait en demi-finales). Il est arrivé ici sans avoir perdu un match. C'est de la confiance emmagasinée, de la capacité à croire en soi.
«Gaël doit juste croire en lui»
Cela semble effectivement une donnée fondamentale si Gaël veut espérer battre Novak Djokovic. Pourtant, votre joueur fait profil bas depuis le début du tournoi, en disant qu'il ne faut rien attendre de lui !
La chose principale c'est d'être prêt mentalement. Physiquement, Gaël est bien, il frappe bien dans la balle. Maintenant, il doit juste croire en lui, croire en ce qu'il fait. C'est la chose essentielle, capitale pour moi. Sa frappe, son jeu, sa vitesse sont assez bons aujourd'hui, il ne doit pas vouloir sur-jouer, mais être mentalement capable de se dire qu'avec son jeu aujourd'hui il peut y arriver. Avoir confiance en ses forces et y croire, y croire, y croire ! Gaël a plusieurs matches intéressants cette saison et j'espère qu'il se sent capable de réaliser quelque chose qu'il n'a jamais fait avant.
Vous travaillez avec Gaël depuis un peu plus de deux ans. Comment jugez-vous votre relation ?
C'est d'abord une relation qui va bien au-delà du tennis. C'est la confiance mutuelle que l'on a l'un dans l'autre. On se pousse, on s'écoute, on avance ensemble. J'essayer de le guider du mieux possible.»
«Un joueur de grands matches»
L'avis de Novak Djokovic : «J'ai vu quelques images de Doha, Gaël a l'air plus concentré que jamais. C'est quelque chose que beaucoup de gens avaient hâte de voir chez Gaël. Tout le monde sait ce dont il est capable. Lui-même le sait. Mais il a traversé beaucoup de hauts et de bas. C'est un joueur de grands matches, il adore être sur les grands courts. C'est un grand athlète, un grand show-man. C'est quelqu'un que j'apprécie beaucoup, sur et en dehors du court. Ce sera très difficile pour tous les deux, en particulier pour moi, je n'ai pas joué beaucoup de matches comme ça. C'est un sacré défi parce qu'il a gagné tous les matches qu'il a disputés cette année, il a remporté un titre donc il est en confiance et il doit sentir que c'est une bonne opportunité pour lui. Je m'attends à une grosse bataille.»
Retourner vers L'actualité de Gaël
Utilisateurs parcourant ce forum: Aucun utilisateur enregistré et 56 invités