D'après un article récemment dans Eurosport:
http://www.eurosport.fr/tennis/balles-b ... 4546.shtml, il en a 5, des enfants, Delaitre!! Alors, j'imagine que l'évolution du petit dernier n'est plus un événement à ne manquer sous aucun prétexte. D'un autre côté, je ne comprends pas trop cette décision d'aller courir le monde avec Gael en ayant 5 enfants en bas âge, je suis d'accord avec toi, Massilia.
Enfin, c'est son choix, je croise vraiment les doigts pour que ça marche, ils ont l'air de bien s'entendre avec Gael, au moins.
Ça date déjà de quelques jours, mais je les copie aussi ici, il y avait eu aussi une interview intéressante de Delaitre dans l'Équipe et quelques autres petits trucs dans le journal local.
Dans l'Équipe:
« Gaël a perdu du temps »
OLIVIER DELAITRE retrouve Gaël Monfils, qu’il a coaché pendant trois ans, et mesure l’ampleur du travail à accomplir.
À côté de ses baskets depuis le début de l’année, Gaël Monfils a finalement convaincu Olivier Delaitre de retravailler avec lui. Après de longues tractations, entamées pendant l’Open d’Australie, l’ancien partenaire de double de Fabrice Santoro a accepté de reprendre en main celui qu’il avait entraîné quand il était encore junior. Sans détour, Delaitre brosse le portrait d’un joueur atypique et attachant, confronté à une urgence : retrouver un niveau de jeu conforme à ses ambitions.
« VOUS PARTEZ AUJOURD’HUI pour Indian Wells avec Gaël Monfils. Dans quel état d’esprit ?
– Nous partons un petit peu dans l’inconnu, dans le sens où je n’ai pas fréquenté le circuit ATP depuis 2000. Il y a des joueurs que je ne connais pas du tout, d’autres que je n’ai vus qu’à la télévision. De son côté, Gaël est un petit peu dans le flou depuis janvier. Il reste sur deux défaites au premier tour, dont une contre Van Scheppingen, 278e mondial. Certes, il a battu Baghdatis à l’Open d’Australie, mais son début de saison n’a pas été bon. Et depuis trois semaines il n’a pas “rien fait”, mais on ne peut pas dire qu’il se soit bien entraîné.
– Par quoi allez-vous commencer ?
– Par la discussion. Je vais lui exposer mon point de vue, même si on en a déjà discuté. Je vais lui demander de respecter une certaine ligne de conduite, parce que, même s’il aime mettre beaucoup de variété dans son jeu et jouer un peu chaque point à l’inspiration, on ne peut pas espérer entrer dans le top 10 en faisant tout et n’importe quoi.
– Sur quoi peut-il compter dès à présent ?
– Son envie de rejouer, car il n’a pas beaucoup joué ces derniers temps. Et puis le fait qu’il ne soit plus seul peut l’aider. Il aura quelqu’un à qui se raccrocher pendant les matches. Des regards, des attitudes à échanger, et une personne qui devra lui apporter des réponses à ses questions. Et puis, au niveau de son jeu, ses qualités ne se sont pas envolées. Il a toujours ses qualités au service et de percussion en coup droit. Il devra éviter de faire durer les matches, parce qu’il va sans doute manquer de fond physique. Donc, sur cette période qui arrive, aller un peu plus au filet. Finir les points plus tôt. Nous allons à Indian Wells dans le but de se remettre dans le coup.
– Que pensez-vous de son service et de sa difficulté à volleyer ?
– Son service est bon, mais il n’utilise pas correctement son potentiel au niveau tactique. Son pourcentage de premières balles est souvent trop bas et sa seconde balle manque de volume. Cela a toujours été son gros défaut. Quand il était jeune, il servait ses deuxièmes en slice et jamais en lift parce qu’il n’y arrivait pas. Aujourd’hui, il y arrive, mais il n’a pas encore conscience de la façon de l’utiliser. Dans tous les matches que je lui ai vu jouer cette année, j’ai trouvé qu’il servait mieux que par le passé.
– Et la volée ?
– Pour moi, techniquement, Gaël ne sait pas volleyer. Il faut apprendre à volleyer et, quand il aura acquis la technique, il montera plus souvent, même si venir au filet pour monter au filet ne fait pas partie de son jeu.
« Il a vraiment un bon fond »
– Vous avez travaillé trois ans avec lui à l’INSEP. Comment décrire son étrange personnalité ?
– Étrange personnalité ? Pas si étrange que ça. Gaël est un mec droit qui marche beaucoup à l’affectif. Il a besoin qu’on lui dise la vérité, même si elle n’est pas agréable à entendre, même s’il peut la rejeter de prime abord. Il aime qu’on lui explique le pourquoi et le comment. Mais il estime que cela doit rester entre lui et le coach. Il n’accepte pas qu’on le critique sans le connaître.
– Il peut avoir des comportements atypiques…
– À moi de lui faire comprendre que, s’il veut entrer dans le top 10, il y a des choses qu’il ne pourra plus faire. Soit il a envie d’être dans les dix et s’en donne les moyens ; soit il n’a pas envie et il fera les choses à l’envers. Mon rôle est de lui faire comprendre qu’arrivé à ce niveau-là il n’a plus le choix. À chaque fois qu’il va s’écarter de la route, il perdra du temps. Tout va dépendre de ses ambitions, de sa motivation profonde.
– Est-il vraiment bizarre ?
– Non ! Il a une folie que j’apprécie beaucoup. Parce que je suis tout l’inverse de lui, il me fait rire. Moi, je n’ai jamais mis un grain de folie dans mon tennis ! Je n’avais pas beaucoup de talent, et dans mon jeu il n’y avait aucune place pour les extravagances qu’il a, lui. J’espère lui amener le côté carré de ma vision du tennis.
– Le temps qu’il a perdu ces dernières semaines est-il préjudiciable ?
– Il a perdu du temps, c’est un fait. Maintenant, s’il arrive à se servir positivement de cette expérience, des bienfaits de son autonomie, dans quelques semaines, on pourra dire qu’il n’a pas perdu son temps.
– Pourquoi ça colle entre vous ?
– Peut-être parce que je lui ai toujours dit ses quatre vérités et que j’ai toujours vu son intérêt avant le mien. Je n’ai aucune ambition personnelle, aucune soif de reconnaissance. Quelqu’un m’a dit : “Si tu arrives à monter Gaël dans le top 5, des portes vont s’ouvrir.” Cela ne m’intéresse absolument pas. Je le fais parce que j’aime beaucoup Gaël, mais je ne l’aurais fait pour personne d’autre. Il a une personnalité très attachante, malgré ses frasques. Il a vraiment un bon fond. Nous allons vivre une aventure tous les deux. Officiellement jusqu’à Bercy, mais on fera un point après l’US Open.
– Pourquoi avoir choisi Lagardère plutôt que la FFT et pourquoi vouloir travailler en marge du Team ?
– Le projet sportif était plus intéressant que celui de la FFT. Lagardère l’a beaucoup aidé depuis trois ans. Effectivement, la Fédération l’a aidé dans ses jeunes années, mais, il y a trois ans, elle a raté l’“aide supérieure”. Gaël s’est tourné vers la direction technique, a demandé un coach privé, mais ce n’était pas la politique à l’époque. Ils l’ont perdu à ce moment-là, et qui lui a tendu la main ? Lagardère. Il n’aurait pas été correct de lui tourner le dos juste pour une question d’argent. Quant à fonctionner en dehors du Team, deux raisons à cela : Gaël préfère, et, moi, je suis payé par Gaël, je ne fais pas partie du Team Lagardère. »
DOMINIQUE BONNOT