Monfils refuse l’obstacle
Pas prêt à résister à Nadal, le numéro 2 français a vite cherché à s’amuser (6-1, 6-3).
D’ABORD FÉROCE, pendant quatre jeux. Le temps pour Rafael Nadal de breaker et pour Gaël Monfils de rappeler à ses poumons brûlants ce qu’est le très haut niveau. Ensuite, ce quart de finale entre le meilleur terrien français et le meilleur terrien mondial a perdu ses allures de combat pour se transformer en jeu de rôles. À l’Espagnol le sérieux et l’application. À Monfils les frasques. Et le public de Madrid s’est trouvé embarqué au Gaël Comedy Club dès le début du second set, après le 6-1 initial. Sortant de deux mois sans tournoi, il n’était pas possible pour le Français de résister sérieusementà l’ogre dans sa filière bien longtemps, car même courtes, les frappes de Nadal vous trimbalent de partout : « Je ne me sentais pas prêt pour tenir ma ligne vingt minutes, reconnut Monfils, pas du tout abattu après coup. Ce qu’il faisait, ça giclait tellement ! J’ai donné ce que j’avais, mais qu’est-ce qu’il bouge bien le salaud ! J’ai essayé de changer de jeu et puis après, j’avais envie de rigoler. Et quand j’ai envie de rigoler, je rigole. »
Monfils se mit effectivement à jouer avec le public, à surjouer le dépit sur des overrule, à lever les bras au ciel sur des coups improbables, à lâcher des mites, in or out, à enchaîner service volée sur seconde balle, à surprendre, surtout. Et le public se mit à rire. Et Nadal s’en trouva un brin décontenancé.
Mine de rien, c’est le seul moment où un léger flou plana sur la partie, le Français obtenant même deux balles de 3-1. Mais personne ne croyait vraiment au renversement, Monfils le premier, comme il le reconnut une fois sa défaite consommée en 1 h 17’ (6-1, 6-3) : « Il est bien plus fort que moi et je n’ai pas trouvé de solution pour le contrer. Faut juste pas oublier que c’est le meilleur du monde sur terre, je n’ai rien à me reprocher. » « Je n’ai rien à lui reprocher non plus, ajouta Roger Rasheed, coach australien de Monfils. Contre Garcia-Lopez, au tour précédent, il s’était remarquablement bien déplacé, était resté très concentré, et il frappait la balle très proprement. Contre Nadal, il n’a pas été à son summum, plus mentalement d’ailleurs que physiquement, du fait du manque de matches. Or quand on joue Rafa, il faut être en alerte. Vous n’avez pas un instant pour souffler. Ce qui s’est passé est simplement normal. En termes de tennis, j’ai vu de bonnes choses cette semaine. Et Gaël a pu remettre son cerveau dans la configuration tournoi. » L’opération réadaptation va se poursuivre sur la Côte d’Azur, au tout nouveau tournoi de Nice, où Monfils sera exempté de premier tour : « Il me reste à trouver plein de petits ajustements. Si je vais là-bas, c’est aussi pour essayer de gagner le tournoi. » Et là-bas, Nadal n’y sera pas.
JULIEN REBOULLET
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