Oui, il joue Acapulco aussi.
C'est un 500.
Monfils calme le « je »
Le numéro 2 français zappe la terre d’Acapulco, la semaine prochaine. Il sera au top pour rejoindre ses copains en Coupe Davis !
BARRÉ, GAËL MONFILS en a souvent l’air, et il adore ça. Barré, il l’était bel et bien hier, sur la liste des engagés au tournoi d’Acapulco, qui débute lundi prochain, sur terre battue. Rappel du contexte : dans deux semaines, on sera dans la dernière ligne droite de la préparation au France-Allemagne de premier tour en Coupe Davis (5-7 mars). Problème : Gaël Monfils était inscrit la semaine précédant cette rencontre indoor au tournoi sur terre battue d’Acapulco, dont il avait atteint la finale l’an dernier. Moins huit heures de décalage et plus trente degrés : rien pour arriver frais et prêt à défendre le drapeau à Toulon. Le capitaine Guy Forget avait dit sa contrariété. Le numéro 1 Jo-Wilfried Tsonga avait laissé entendre que son camarade aurait tout intérêt à assurer ensuite en Coupe Davis pour ne pas le « froisser ». Hier, Patrick Chamagne, conseiller et préparateur physique de Monfils, rejetait en bloc l’effet pression en confirmant néanmoins que son joueur avait renoncé à l’expédition mexicaine de la semaine prochaine : « Qu’on ne me dise pas que Gaël s’est retiré à cause de Guy ou de Jo. Et qu’on arrête de polémiquer. Tout simplement, la semaine dernière à Rotterdam, on a discuté de tout ça avec Gaël et on s’est rendu compte qu’il avait beaucoup joué depuis le début de l’année, mais aussi qu’Acapulco hypothéquait ses chances de figurer en Coupe Davis. Et pas seulement. Tirer sur la corde avant des échéances comme Indian Wells et Miami n’était pas le servir non plus. Tout ça a mûri dans son esprit et on a pris cette décision. On a appelé Roger (Rasheed, le coach, en Australie) et on a informé Guy aussi. Il était content. J’espère que ça va créer une belle émulation en équipe de France parce qu’il y a un super groupe et que personne ne gagnera cette Coupe Davis seul. » « Je suis content de ma décision parce que ça montre que j’ai envie de jouer pour mon pays, ajouta ensuite Gaël Monfils juste après avoir perdu un double avec son ami Paterne Mamata (classé –15) et juste avant d’aller suivre, dans les gradins, le retour à la compétition de Gilles Simon. Ça montre à tout le monde que je suis là pour l’équipe, quitte à ce que ce soit au détriment de ma carrière individuelle. Car ne pas défendre mes points d’Acapulco pourrait me priver d’une place de tête de série à Indian Wells et à Miami. Et puis ça fait plaisir d’arrêter les polémiques. » D’autant plus plaisir que Monfils a eu droit en plein salon des joueurs àun gros câlin de Michaël Llodra, qui lui est tombé dans les bras en apprenant la nouvelle : « Je suis content pour Gaël et pour l’équipe. Super état d’esprit ! »
D’autant plus « super » que la France a besoin de lui : « Moi, vu mon match de reprise, je ne serai pas prêt pour cette rencontre de Coupe Davis, jurait Gilles Simon hier soir après sa défaite contre Olivier Rochus (7-5, 6-2). Je trouve vraiment bien que Gaël ait renoncé à Acapulco parce que sur ce France-Allemagne, c’est lui qui doit jouer en simple. » Pas si barré que ça, Monfils.
Julien Reboullet
Forget : « Ça simplifie tout»
« COMMENT ACCUEILLEZ-vous le forfait de Gaël Monfils pour Acapulco ?
– Il m’a appelé pour me l’annoncer et je prends ça comme une très bonne nouvelle. J’ai rencontré Gaël à plusieurs reprises, à Bercy en fin d’année dernière, en Australie, et encore il y a cinq jours à Genève. À chaque fois je lui ai exposé mes arguments, lui m’a exposé les siens, qui ne me convainquaient pas. J’ai également longuement parlé avec Roger (Rasheed, son coach) à Melbourne après le départ de Gaël, car il commentait pour la télé australienne. Mon rôle c’est aussi celui-là. Mais ses copains de l’équipe lui ont également parlé. Et finalement, en prenant cette décision, c’est un signal très sympa qu’il envoie à ses camarades…
– Il sera le seul à ne pas jouer la semaine précédant la rencontre, donc le plus frais de l’équipe !
– Oui, mais ce qui compte maintenant c’est qu’il n’y ait pas de blessé. Gaël a un niveau de jeu aujourd’hui qui peut lui permettre d’aller au bout de tous les tournois qu’il dispute. Si ç’avait été le cas à Acapulco comme l’an dernier, il serait arrivé tard à Toulon et fatigué. Là, ça simplifie tout.
– Et notamment votre sélection pour les simples…
– Je compte sur tout le monde, y compris Gilles Simon. Pour l’instant, il est dans un processus de reconstruction mais on fera le point dans huit jours. J’ai parlé aux joueurs à Genève et je leur ai répété que cette Coupe Davis, ils ne la gagneraient pas tout seuls de leur côté, mais à six ou sept. Un Richard (Gasquet), un Bennet’ (Julien Benneteau) sont concernés aussi. Il faut qu’ils soient tous solidaires. »
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