Gaël Monfils, finaliste de l'édition 2009, a décidé de faire l'impasse sur le prochain tournoi d'Acapulco (22-28 février). «Mon coach (Roger Rasheed) et moi avons pris la décision de ne pas nous rendre au Mexique (...) J'ai beaucoup joué en ce début de saison et j'ai besoin de repos» a déclaré le Parisien, qui devrait être appelé en Coupe Davis pour le 1er tour entre la France et l'Allemagne, à Toulon, du 5 au 7 mars. Un lien de cause à effet ? Probable, tant sa décision d'aller jouer sur terre battue avant cette rencontre avec les Bleus, sur dur indoor, avait fait parler.
Monfils est partout
Le finaliste 2009 a laissé son empreinte à Acapulco. Tout le monde déplore son absence.
TOUT FAUX ! Des langues mal intentionnées dont nous faisions partie s’étaient persuadées que l’attachement coriace de Gaël Monfils au tournoi d’Acapulco, en dépit d’une rencontre de Coupe Davis toute proche, ne tenait qu’à un chiffre, avec beaucoup de zéros derrière, couché sur un chèque de garantie. Erreur. À en croire Raul Zurutuza, directeur général de Mextenis, qui organise le tournoi d’Acapulco, « il n’y a jamais eu le moindre contrat entre Gaël et nous, simplement un accord verbal, une parole donnée. » Soit, mais quid du montant de la prime de départ offerte à Gaël Monfils ? 200 000 dollars comme on l’a entendu ici ou là ? « Noooooon, bien moins que ça ! », s’exclame le même Zurutuza, petit bonhomme rond et avenant, la cinquantaine, barbe poivre et sel.
On n’en saura pas davantage sur le deal passé avec le no 2 français, mais on veut bien croire qu’il ne s’agit pas seulement d’une affaire d’argent. Il suffit de venir à Acapulco pour comprendre ce qui l’avait séduit.
« C’est simple, il faisait le show le soir sur le court et le show en dehors la journée. Non stop, ça n’arrêtait pas », raconte un témoin français, habitué des lieux. Ça commençait dès le réveil sur plage : surf dans les rouleaux du Pacifique, jet-ski, virées en buggy sur le sable, foot, baignades, le tout à quelques foulées de sa chambre d’hôtel donnant sur la mer. Un programme digne d’un séjour au Club Med, agrémenté d’un parcours sans faute jusqu’à la finale… « Gaël a été fantastique, confirme Zurutuza. Il a fait tout ce que l’on peut attendre d’un joueur sur un tournoi. Des séances d’autographes, une entière disponibilité pour les sponsors. C’est un type formidable. Il a gagné mon respect. »
Mais tout ceci est de l’histoire ancienne même si aujourd’hui encore Gaël Monfils est resté omniprésent. Sur les affiches du tournoi, placardées sur les murs de la ville. Dans le programme, sur les écrans du stade, partout. « Lorsque son agent m’a donné la raison de son forfait, je suis tombé des nues, déplore Zurutuza. Trop de pression de la part de son équipe de Coupe Davis ! ? Les blessures, les raisons personnelles, je veux bien, mais là, c’est incompréhensible. Car quand il m’a donné son accord, Gaël avait toutes les données en main ! La durée du vol aller-retour, le décalage horaire, la semaine de Coupe Davis derrière. Nous avons investi énormément d’argent pour la promotion du tournoi. C’est vraiment fâcheux qu’il n’ait pas tenu parole. »
Un peu amer, le jovial Raul n’en rajoute pas. Il a même déjà passé l’éponge. « On dit au Mexique que nous avons la mémoire courte. Gaël peut revenir quand il veut. Il sera toujours le bienvenu. J’aurais simplement aimé qu’il m’appelle directement. » Et Zurutuza de confier, sous forme de boutade, que Monfils serait bien inspiré de rembourser sa dette s’il revenait un jour au paradis.
ROMAIN LEFEBVRE
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