Dans L'Equipe aujourd'hui:
Monfils a le moral
Les deux balles de match sauvées contre Safin ont renforcé la confiance du Français, qui retrouve aujourd’hui Roddick en huitièmes de finale.
IL RESTAIT ENCORE un peu de force dans les jambes de Gaël Monfils, dimanche soir, après sa victoire marathon contre Marat Safin (5-7, 7-5, 7-6 en 2 h 53). L’allégresse d’avoir sauvé deux balles de match le poussa même à entamer ses fameux pas de danse copiés sur le rappeur Sulja Boy. Et l’allégresse de son coach Roger Rasheed les conduisit tous les deux aussitôt sur un court d’entraînement : « Une demi-heure, pour le physique », précisa ensuite l’intéressé, le chef coiffé d’une casquette posée de guingois sur sa tignasse.
Le physique et le mental étaient les deux gros points de satisfaction du jour. Le jeu, c’était autre chose : « Les conditions étaient très difficiles. Le vent était gênant. C’était humide. C’était “relou”. Je n’arrivais pas à le bouger. Je n’avais pas de jus. Alors je ne me suis pas pris la tête plus longtemps que ça. Je me suis contenté de mettre la balle dans le court. Mais il faut savoir gagner des mauvais matches comme ça. Je suis content d’être resté dedans. »
Battu l’an dernier au deuxième tour du tournoi par Roger Federer, il possède une chance de retrouver le Suisse en quarts de finale à condition de vaincre aujourd’hui Andy Roddick. Vainqueur trois fois de suite de l’Américain ces trois dernières années, il s’est incliné lors de leur ultime rencontre en janvier dernier, en demi-finales du premier tournoi de l’année, à Doha (7-6, 3-6, 6-3). « J’avais bien joué dans les deux premiers sets, se rappelle-t-il. J’avais même eu une balle de première manche mais j’étais entamé physiquement et je m’étais un peu effondré au troisième. Andy a deux façons de jouer. Ou bien il est très agressif, il sert hyper fort et vient beaucoup au filet ; ou bien il reste au fond sans prendre de risque. »
Quelle option choisira l’Américain ? Il faudra attendre le match pour le savoir, mais de son côté, il s’attendait à beaucoup de prudence de la part d’un adversaire qui, disait-il, « aime vous user ».
Coach de Roddick à ses débuts puis, plus fugacement, de Gaël Monfils l’an passé, Tarik Benhabilès prédit « un gros match : Gaël a toujours beaucoup de plaisir à jouer contre Andy. Il l’admirait quant il était jeune, pour son service (qu’il a copié) et pour son côté showman. Ils ont un peu le même jeu fondé sur un gros service. Je trouve qu’Andy est revenu à la base de ce qu’il faisait il y a quatre ou cinq ans. Il joue plus simple, plus juste. Gaël, lui, est beaucoup plus concentré, plus dedans. Ça se jouera à celui qui osera prendre l’initiative, aller de l’avant. »
Philippe Bouin
On l'a vue, la casquette de guingois, il était au match de Jo ensuite. Elle était vraiment de guingois, en effet.
Plus d'histoires de genou, malgré le bandage, c'est une bonne nouvelle.
Il aurait largement pu gagner ce match à Doha, en effet, il avait juste donné l'impression d'être cramé physiquement et mentalement après l'énorme match contre Nadal, mais c'était pas du tout un mauvais match de sa part. D'un autre côté, il jouait à un tout autre niveau à Doha qu'à Miami.