Monfils glisse encore
Le dixième mondial a perdu sa sixième finale d’affilée, avant de rejoindre ses coéquipiers de Coupe Davis en République tchèque.
LE PUBLIC de la très huppée station balnéaire d’Acapulco a été conquis. Au Mexique, les glissades spectaculaires de Gaël Monfils ont fait sa popularité en un rien de temps. Mais samedi soir (dans la nuit de samedi à dimanche en France), « Slider Man » s’est surtout fait remarquer pour avoir dérapé pour la sixième fois d’affilée en finale, cette fois contre l’Espagnol Nicolas Almagro (21e mondial). Depuis son (unique) titre à Sopot en 2005, le Français bloque sur le dernier obstacle. Metz et Lyon en 2005, Doha en 2006, Pörtschach en 2007, Vienne en 2008 et maintenant Acapulco : ça commence à faire beaucoup.
« On me rabâche cette histoire de finales à chaque fois, mais moi je n’y pense pas, confiait le Français quelques minutes après sa défaite 6-4, 6-4. En finale, il faut déjà y être ! Aujourd’hui, j’ai juste affronté un joueur plus fort que moi. Peut-être que pour l’instant, je n’arrive pas encore très bien à conclure les tournois, mais ça va venir progressivement. » Un peu plus tard, en conférence de presse, le tout récent numéro 10 mondial avait légèrement modifié son analyse : « Quand j’arrive en finale, je me retrouve souvent en difficulté, reconnaissait- il. C’était le cas aujourd’hui, je n’ai pas été assez agressif. Mais je compte bien m’améliorer. »
« Une finale, c’est toujours positif »
Il faut bien reconnaître que, dès le début de la finale, Monfils apparut crispé et nerveux. Très loin derrière sa ligne de fond, il céda son engagement deux fois dans la première manche, autant que lors de ses quatre matches précédents, au point d’être mené 5-1 alors même qu’Almagro ne passait que 25 % de premières balles. Un service volée et (enfin) un pétard de coup droit lui permirent de sauver deux balles de 6-1. Mais s’il rattrapa un break de retard pour revenir à 5-4, ce fut surtout grâce à un enchaînement inattendu de fautes directes de son adversaire, qui conclut toutefois la manche 6-4. À nouveau breaké d’entrée au deuxième set sur une faute en revers, Monfils en jeta sa raquette de rage. Malgré une interruption de quelques minutes provoquée par un feu d’artifice voisin, le Français ne parvint jamais à libérer son bras. « C’est vrai que je ne tapais pas bien dans la balle. Je n’étais pas forcément tendu en entrant sur le court, mais je n’ai pas bien entamé le match, tandis que lui était très puissant et agressif tout en limitant son nombre de fautes. Je n’ai pas choisi une bonne tactique, en étant un peu loin de ma ligne de fond. Vraiment, je n’ai pas fait un bon match. »
Promu aujourd’hui à la neuvième place mondiale, le Français estimait pourtant avoir tiré bénéfice de sa semaine sous le soleil mexicain. Qu’importe s’il devra absorber sept heures de décalage horaire et ne disposera que de trois jours d’entraînement pour passer de la terre battue d’Acapulco au court rapide en salle d’Ostrava (il devrait rejoindre l’équipe de France de Coupe Davis ce soir en République tchèque). « Faire une finale, c’est toujours positif. J’ai pris mes repères sur terre battue. J’ai réglé mon jeu crescendo et, même si je n’ai pas pu conclure sur un titre, ça reste une bonne semaine. Bien sûr, ça ne va pas être si facile de se réhabituer à une surface rapide, mais j’ai réussi à m’acclimater rapidement à la terre battue, donc ça devrait le faire de la même manière dans l’autre sens. »
Ce programme risque de le condamner à encourager ses copains depuis le bord du court, mais Monfils n’avait aucune envie de se pencher sur le problème. « Je viens tout juste de finir ma finale, donc pour l’instant je n’ai pas pensé à la Coupe Davis. J’appellerai Guy tout à l’heure (hier). Ce qui est sûr, c’est que mon but est vraiment d’aider l’équipe à gagner ce premier tour. »
ARTHUR PRALON
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