Avec un peu de retard, je poste l'itw de Gael après sa défaite contre Nadal (L'Equipe de samedi) car je trouve son analyse très intéressante
Avoir son avatar dans un jeu vidéo, est-ce flatteur ? Ce monde fait-il partie de ton quotidien sur le circuit ?
Je ne joue que très rarement en tournoi. Virtua Tennis, je jouais beaucoup avec les anciennes versions et j'aime bien ces jeux d'arcade qui sont de plus en plus proches de la réalité. J'ai la chance d'avoir un avatar dans un jeu vidéo et jamais je ne l'aurais imaginé donc je me dis que, si on a fait appel à moi, ça veut aussi dire que tennistiquement ça va bien.
Après cette pause forcée (ndlr poignet gauche), comment te sens-tu ?
Beaucoup mieux. A Monte-Carlo, ça faisait un moment que je n'avais pas joué, donc ce n'était pas facile. Je suis monté en puissance à Barcelone. C'était plus propre et puis j'ai fini sur un super match face à la légende du tennis avec ses statistiques hallucinantes sur terre battue, même si je me suis bien défendu. Il est beaucoup plus fort, il ne faut pas le cacher. Je m'entraîne pour pouvoir le battre un jour sur terre battue et j'aimerais bien que ça arrive le plus rapidement possible.
Et aujourd'hui Novak Djokovic a pris une nouvelle dimension...
Avant d'être n°2 il était quand même déjà n°3, il avait déjà gagné un tournoi du Grand Chelem. Le voir en gagner un deuxième et d'enchaîner ça me surprend oui et non... Il n'était déjà pas loin avant. Là il est invaincu donc forcément c'est incroyable. Il ne faut pas oublier que Nadal a fait encore mieux en 2010 parce que dans son début de saison il avait gagné deux tournois du Grand Chelem et tous les Masters 1000 sur terre battue. Tout le monde pense que Novak est un très grand joueur de toute manière.
Tu as retrouvé ton jeu assez vite... Es-tu dans les temps pour Roland-Garros ?
J'essaie de travailler un peu plus dur ! (rires) On se fait beaucoup critiquer quand on reprend et qu'on perd mais ce qu'il faut voir c'est qu'on revient quand même assez rapidement. Pour revenir si vite, j'ai travaillé comme un forcené quand même ! (rires) Je ne veux pas faire la pleureuse, mais je ne pouvais même plus pousser une porte et deux mois après je reprends des services à 200km/h. Pour l'instant je ne pense pas vraiment à Roland, car il reste encore deux Masters 1000 et j'ai des points à prendre. Ce sont des étapes en plus à franchir, à moi de bien le faire.
Quels genres d'objectifs t'es-tu fixé, toujours une victoire à Roland-Garros ?
Toujours les mêmes objectifs. Roland-Garros en revanche ce n'est même pas un objectif : c'est un rêve. Pour tous les joueurs qui y seront, et encore plus quand tu es Français, le réel objectif c'est gagner Roland-Garros. Celui qui dit le contrait c'est un menteur. Quand je vais sur un tournoi, c'est pour gagner.
Si on dit que tu es le Français qui a le plus le jeu pour aller décrocher cette victoire...
C'est aléatoire. Tu peux très bien jouer et te prendre Nadal en huitièmes et tu perds. Tu as un très bon tableau et tu prends Nadal en finale et tu perds. On a un bon groupe avec à certains moments un qui a de meilleurs résultats. Le plus en forme maintenant, on peut penser que c'est Richard. Je l'ai battu la semaine dernière donc on va dire que c'est moi ? Gillou gagne aussi des matches, Jo va si ça se trouve faire un Roland-Garros de dingue, on en sait rien. Le truc qu'on aimerait c'est aller tous en demies à Roland et gagner la Coupe Davis dans la foulée comme ça tout les monde est heureux ! (rires)»
Recueilli par Carole BOUCHARD
De passage à Paris pour la promotion du jeu Virtua Tennis 4, Gaël Monfils nous a reçus dans une chambre transformée en studio de l'Hôtel de Sers, à deux pas des Champs-Elysées. Manifestement las, le n° 1 français s'est malgré tout prêté au jeu des questions-réponses, en délaissant quelques heures son iPhone sur lequel il twitte sans arrêt. A 24 ans, le joueur revendique sa « normalité ». Et pourtant, La Monf' n'est vraiment pas un garçon comme les autres...
FRANCE-SOIR Comment va votre poignet ?
GAËL MONFILS Ça va beaucoup mieux. Je n'ai pas ressenti de douleurs en jouant.
F.-S. Pensez-vous atteindre au moins, comme l'an dernier, les quarts de finale à Madrid ?
G. M. Je me suis bien entraîné donc on verra bien. J'ai beaucoup mieux joué à Barcelone qu'à Monte-Carlo. C'était plus propre et puis j'ai fini sur un super-match face à Nadal. Il est beaucoup plus fort mais je m'entraîne pour pouvoir le battre un jour sur terre et j'aimerais bien que ça arrive vite.
F.-S. Henri Leconte estime que vous êtes l'un des seuls Français à ne pas avoir peur de jouer à Roland ?
G. M. Je ne veux pas parler des autres. Pour moi, Roland, c'est cool parce que c'est le seul tournoi où je peux jouer devant toute ma famille. Il y a mon petit frère, mes parents, mes oncles, mes tantes. Et ça, c'est quelque chose qu'on ne retrouve jamais quand on est joueur de tennis professionnel. Quand j'étais jeune et que j'allais jouer un petit tournoi après le repas de famille, là, tout le monde venait me voir, mais maintenant, il n'y a qu'à Roland-Garros que c'est possible. Alors oui, j'adore jouer à Roland.
F.-S. Vous twittez au moins une fois par jour, c'est justement pour garder contact avec la famille ?
G. M. Non, eux, ils ont mon numéro de téléphone. C'est plus simple quand même (sourire). Quand je twitte, c'est simplement pour montrer que je suis un jeune homme de 24 ans ordinaire, et que ma seule différence c'est que je joue un peu mieux au tennis que les autres.
F.-S. Vous n'avez pas peur de dévoiler un peu trop votre vie privée ?
G. M. Grâce à mon sport, j'ai pas mal de fans et je trouve sympa de partager un peu de ma vie privée. Il ne faut pas oublier que si j'ai des sponsors qui s'intéressent à moi, c'est en grande partie grâce à eux. Et je leur dois bien ça.
F.-S. Quels sont vos objectifs lors des prochains tournois sur terre ?
G. M. Tout gagner.
Monfils, héros virtuel
Déjà présent dans la version 2009 de Virtua Tennis (Sega), Gaël Monfils est encore l'unique Français parmi les 18 joueurs disponibles de la version 4 sortie vendredi. « Ça fait plaisir. Je n'aurais jamais cru être un jour dans un jeu vidéo. Je me dis que si c'est le cas, c'est que je ne joue pas si mal », commente-t-il. Le n° 1 tricolore, fan de jeux vidéo, se met devant l'écran dès qu'il le peut « mais pas tous les jours, je n'ai pas le temps ». Son jeu préféré : Naruto.
Rasheed: "Gaël est prêt à se battre"
Victime d'une allergie au fromage puis d'une gastro-entérite, Gaël Monfils n'a plus joué depuis son abandon à Madrid, le 3 mai dernier. Mais à quelques jours de Roland-Garros, le Parisien, demi-finaliste à la porte d'Auteuil en 2008, "se sent très bien", comme l'a confié son entraîneur Roger Rasheed lors de la présentation du nouveau sponsor des deux hommes.
Roger, pouvez-vous tout d'abord nous dire comment se sent Gaël, à quelques jours du début de Roland-Garros ?
Il se sent très bien, depuis trois, quatre jours. Mardi, il a joué plus de trois heures avec Federer et Tsonga. Et c'est toujours bien d'affronter des joueurs de ce calibre. Il a bien frappé la balle et c'est l'essentiel.
Le fait d'arriver à Roland frais, sans avoir trop joué ces dernières semaines, peut-il quand même être un avantage ?
Non, je ne pense pas. C'est comme essayer de courir un marathon sans entraînement ! Et c'est toujours mieux de gagner des matches et d'accumuler de la confiance. Après, il n'a probablement pas disputé suffisamment de matches mais qu'est-ce qui est suffisant ? A chaque tournoi, on espère toujours qu'il va jouer le plus de matches possible. Mais beaucoup de joueurs arrivent aussi à Roland-Garros sans avoir enchainé les victoires. Gaël, lui, se rattrape à l'entraînement. Il est prêt. J'essaie de le pousser au maximum, même si on n'arrivera jamais à reproduire l'intensité d'un match, avec toute la pression qui va avec. En tout cas, il a un mental très fort. Là, on est chez lui, à Roland-Garros, il y a une pression différente mais il aime ça. Il joue bien à Paris, ce qui n'est pas toujours le cas quand on évolue à domicile.
La dernière fois qu'il avait atteint les demi-finales à Roland-Garros, en 2008, Gaël avait également eu une préparation tronquée avant le tournoi. Y voyez-vous un signe ?
Je pense qu'il avait aussi eu un peu de chance. En 2009, il avait fait quart de finale, mais l'an dernier il perd au deuxième tour. C'est donc dur de se dire quelle est la bonne méthode, la bonne préparation. Je pense quand même qu'il faut avoir du fuel dans le réservoir, ne serait-ce que pour le mental. Mais une fois qu'il sera dans le tournoi, il oubliera tout ce qui s'est passé ces dernières semaines.
"Nadal reste le maître sur terre battue"
Pensez-vous qu'il a des chances d'aller au bout ?
Oui, comme le 127 autres joueurs présents dans le tableau ! Il est en tout cas prêt à se battre. Mais il ne faut pas oublier que seulement quatre joueurs ont remporté un Grand Chelem ces six dernières années (ndlr, Federer, Nadal, Djokovic et Del Potro). Ce n'est pas si facile ! Maintenant, il va faire tout son possible et s'il arrive à enchaîner... Mais le chemin est encore long. On va déjà penser au deuxième tour.
Vous avez déjà évoqué par le passé votre volonté de faire évoluer Gaël plus vers l'avant. Comment analysez-vous son évolution ?
Il s'en rapproche, quand il en a l'opportunité. Parfois, votre marche est dictée par votre adversaire, et il faut obligatoirement défendre. Mais il est dans la bonne direction. Notamment quand sur certains coups où il prend l'avantage, il va se déplacer naturellement et profiter de cet avantage. Avant, il pouvait frapper un superbe coup sans enchaîner derrière. Aujourd'hui, il a complètement changé de mentalité. Il s'améliore en permanence, car il est toujours en train d'apprendre. Moi, je veux qu'il finisse les points au filet, qu'il utilise ses qualités athlétiques naturelles et son envergure au filet. Il faut toujours rester agressif et c'est valable dans tous les sports, même en Formule 1.
Un mot, pour finir, sur votre favori pour Roland-Garros. Plutôt Nadal ou Djokovic ?
C'est dur de ne pas mettre Nadal favori. Car même si Djokovic joue extrêmement bien, je pense que Nadal reste le maître sur terre battue, surtout sur des matches en cinq sets et avec sept matches en deux semaines. Mais ça va encore être intéressant s'ils se rencontrent. Car quand Djokovic rentre sur le court face à Nadal aujourd'hui, il sait qu'il peut gagner, et même qu'il doit gagner. Ça change tout au niveau du mental. Bon, après, ils ne seront pas tout seuls. Ça reste un Grand Chelem, et ça va être très excitant.
*Roger Rasheed et Gaël Monfils sont les nouveaux ambassadeurs de la marque américaine de lunettes de soleil Maui Jim.
Monfils : «C'est mon rêve»
Gaël Monfils connaît Roland-Garros par coeur. Au sens propre comme au figuré. Ce Grand Chelem représente son rêve d'enfant et il veut en faire sa réalité malgré son manque de repères cette saison.
Son premier autographe, c'est à Roland-Garros avec une signature de David Wheaton parce qu'il est américain. Sa maison, c'est à Roland-Garros où il connaît tous les recoins : « J'y ai habité toute ma vie. Depuis tout jeune, on va dormir au CNE (Centre national d'entraînement). Quand tu es tout petit, l'interdit te passionne toujours, tu vas en mission secrète, tu essaies toujours de découvrir des trucs. » Ses souvenirs d'enfance sont à Roland-Garros : « Des conneries, des cache-cache, des slaloms, des matins où je me lève cinq minutes avant l'entraînement et Thierry (Champion, son entraîneur d'alors) est presque derrière ma porte. »
Gaël Monfils et Roland-Garros, c'est surtout un lien indéfectible. « J'ai toujours ce regard d'enfant pour Roland-Garros car cela reste un rêve. Ce n'est pas un tournoi comme les autres. C'est mon rêve, explique le 9e mondial. J'ai la chance de pouvoir le disputer à chaque fois et je me dis tout le temps que ces quinze jours peuvent changer toute ma vie. C'est la réalité. Je pense que je n'ai pas assez d'imagination pour savoir ce qui peut se passer si cela arrive un jour. » Mais ce rêve, son « Graal », se base sur des données objectives. A Paris, le numéro 1 français réalise ses meilleurs résultats avec une demi-finale à Roland-Garros et une finale à Bercy. Pourquoi ? Il ne sait pas vraiment. Il évoque la communion avec le public qui lui donne un supplément de force. « C'est super dur à exprimer, mais cela a son impact, avoue le protégé de Roger Rasheed. Il y a quelque chose qui se passe, mais je ne sais pas l'expliquer.»« J'ai toujours ce regard d'enfant pour Roland-Garros car cela reste un rêve. Ce n'est pas un tournoi comme les autres. Je me dis tout le temps que ces quinze jours peuvent changer toute ma vie.»
Roland-Garros, c'est un rêve qui se construit semaine après semaine puis match après match. Et Gaël Monfils vit « mal [s]on manque de repères » cette année : « C'est énervant. On peut penser que cela m'enlève de la pression, mais j'aime bien jouer sur terre battue. C'est une période où je pense pouvoir bien jouer, où je peux monter au classement. Cette année, avant tous mes pépins physiques, mon premier objectif de la saison était d'arriver tête de série n°8 à Roland. Je me fais fourrer, je suis 9 (rires). Cela fait le mec qui a le cigare, mais entre 8 et 9, cela fait une grosse différence. » Comme tout sportif de haut niveau, il a d'abord les pieds sur terre et chaque détail compte.
Son rang ne lui offre pas la même protection au tirage au sort, mais son corps va mieux. « J'ai passé des tests plus poussés et il s'est avéré que ce n'était pas trop grave, explique le Parisien, victime d'une intoxication alimentaire à Madrid et de problèmes de santé pendant deux semaines. J'arrive à m'entraîner beaucoup plus longtemps et à me sentir mieux physiquement. Je rejoue de mieux en mieux, même si cela peut être encore mieux. Mais cela revient bien.» A quelques jours de son tournoi fétiche, il ne se mine pas : « Je ne dors pas Roland et je ne mange pas Roland. J'y pense comme tout le monde. Cela ne va pas m'empêcher d'aller boire un verre à 23 heures. Je le fais tout le temps et ce n'est pas parce que c'est Roland que je vais me coucher à 20h30. Il ne faut pas changer toute sa manière de vivre. Si je me couche à 20h30, je vais encore plus cogiter dans mon lit et je m'endormirai encore plus tard. » En revanche, la veille du match, c'est autre chose : «Tu as la tension, tu connais ton adversaire, tu as refait le match cinq fois dans ta tête. Tu y es plus.» Roland-Garros, ce n'est pas qu'un rêve. La réalité est sur le court. - Sophie DORGAN
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