Résumé de la rencontre:
Tennis - RG (H)
Monfils domine Rufin
Encore très attentiste, Gaël Monfils fait parler son physique et son expérience pour dominer (6-3, 1-6, 6-1, 6-3) Guillaume Rufin.
Quand vous n'avez pas confiance, vous vous accrochez à des valeurs sûres. Pendant une crise, les boursicoteurs achètent de l'or. Dans les premiers tours de Roland-Garros, Gaël Monfils se rassure dans la filière longue, son jeu naturel. Contre Björn Phau au premier tour, ce n'est pas brillant. Face à Guillaume Rufin au deuxième tour, ce n'est pas brillant. Mais ça gagne encore (6-3, 1-6, 6-1, 6-3) en 2h38'. Et c'est finalement l'essentiel.
En manque de repères, il joue la prudence. Au premier set, il fait parler son expérience. Tendu, Guillaume Rufin ne passe pas sa première balle (1/7) et la sentence est immédiate avec un break à 1-0. Le 9e mondial tient son avantage tranquillement, ne perd que quatre points sur sa mise en jeu dans la manche. Tranquille en apparence. Mais la passivité a son revers, vous donnez sa chance à votre adversaire. Et le protégé d'Emmanuel Planque la prend en se montrant plus agressif pour breaker à 1-0. Plus agressif, le 253e mondial sert mieux, prend la balle plus tôt et se libère.
Monfils à l'expérience et au physique
Mais la défense de Gaël Monfils use et Guillaume Rufin, longtemps blessé, commence à manquer d'intensité physique. Sur un passing réflexe à 2-0 dans le troisième set, la Monf' se réveille et harangue la foule. Gentiment car il est plus compliqué de s'extérioriser face à un compatriote. Endormi, il cherche l'adrénaline. En panne de premières balles (39%), son arme, le 253e mondial souffre et ne s'offre pas de point gratuit. Il doit cravacher sur chaque point, commet trop de fautes directes (57 au total) et il n'a pas l'habitude de cette intensité.
Plus le temps passe, plus le physique compte. Malgré une tendance toujours très attentiste (32 points gagnants pour 38 fautes directes), l'élève de Roger Rasheed possède l'ascendant et il conclut sur un missile de coup droit en retour. Comme une libération. Mais est-ce un message envoyé à son prochain adversaire, Steve Darcis ? Peut-être. Dans l'histoire monfilesque, plus les tours passent, plus la tête se libère et le bras suit. - Sophie DORGAN, à Roland-Garros