C’est sur les courts du Tennis Club de Nyon (VD) que «La Monf’» a remis les pieds sur la terre battue pour la première fois depuis Roland-Garros. L’occasion de faire le point, à deux semaines du choc de Lille, même si le Parisien (ATP 19) estime que «c’est encore loin». Il effectuera avec Jo-Wilfried Tsonga, Richard Gasquet et Gilles Simon un stage à Bordeaux la semaine prochaine.
– Que pensez-vous de Roger Federer et de Stan Wawrinka?
– Ils sont plus forts que nous. Mais ça ne change rien, il faudra jouer comme on le fait tout au long de l’année.
– La terre battue, bon choix?
– Je pense que la surface importe peu. Ils sont tous les deux meilleurs que nous partout.
– Avant Paris-Bercy la semaine dernière, vous n’aviez plus joué depuis plus d’un mois. Vous avez atteint les huitièmes de finale (défaite contre Djokovic). Avez-vous été rassuré par votre forme?
– Je n’ai jamais été inquiet. Oui, j’ai fait un tournoi correct à Paris, c’est sûr. Mais c’est surtout le public qui a été rassuré. De mon côté, je sais comment je vais.
– La mauvaise passe traversée par Wawinka vous inspire?
– Ça arrive à tout le monde. On a tous connu ça et ça ne veut rien dire.
– En équipe de France, vous êtes 5 joueurs pour 4 places. Avez-vous peur de rester sur le carreau?
– Non, ça m’est égal. A partir du moment où je suis dans les 5, je suis dans l’équipe. Que je joue ou non, on reste un groupe.
– Vous habitez à Trélex, dans le canton de Vaud. On peut donc dire que, quel que soit le vainqueur à Lille, vous serez gagnant...
– Moi, je n’y pense pas, parce qu’il y a un monde d’écart entre ma vie professionnelle, représentée par le tennis en France, et ma vie personnelle.
– Depuis plusieurs années, vous résidez sur La Côte. Vous sentez-vous chez vous ici, où on vous voit souvent jouer au basket ou au foot avec les jeunes du coin ou des célébrités de la région, à l’image de Reto Ziegler?
– Je vis en Suisse, je suis installé ici depuis très longtemps et je m’y sens très bien. Toutes mes attaches sont ici.
– Tsonga a rencontré sa petite amie ici il y a quelques années. Qu'en est-il pour vous? Même après votre carrière, vous comptez rester dans la région?
– Ma vie est ici, clairement. Mes potes et ma petite amie sont dans le coin.
– Vous vous entraînez parfois avec Tsonga, qui réside à Gingins ou Wawrinka, à Coppet.
Oui, quand tout le monde est là. Quand on est n’est pas sur des tournois différents, on essaie forcément de taper des balles ensemble.
– Votre jeu spectaculaire ne ressemble à celui d’aucun autre joueur. Que répondez-vous à ceux qui disent que vous auriez pu devenir meilleur en étant moins fougueux ou dispersé?
– Qui sait si j’ai atteint tout mon potentiel? J’espère aller encore plus haut, faire une bonne saison l’année prochaine et pourquoi pas gagner un titre du Grand Chelem. Il est facile d’émettre de telles hypothèses infondées. Il ne faut pas oublier que si l’on retire quelque chose de ma personnalité et de mon jeu, il n’y aura pas que du positif.
– Avez-vous besoin de prendre du plaisir pour vous motiver?
– Je ne veux pas trop me prendre la tête. Mais je ne néglige pas le côté plus professionnel et sérieux, à l’image de la préparation physique. Quand je rentre sur un terrain, c’est pour gagner. Certaines personnes pensent que je suis là juste pour faire le spectacle, mais si j’avais pu remporter 17 levées du Grand Chelem, je l’aurais fait. Qui ne l’aurait pas voulu?
– Le spectacle n’est donc pas une priorité?
– Non, mais tant mieux si les gens aiment bien.
– Préféreriez-vous gagner la Coupe Davis ou un tournoi du Grand Chelem?
– Les deux.
– Jouer devant 27'000 spectateurs à Lille va-t-il vous aider?
– Le truc, c’est qu’on ne sait pas vraiment ce que ça va donner. Forcément, ça va être impressionnant, mais on n’a pas de repère.
– De votre côté, vous avez toujours été performant en France.
– Quoi qu’il arrive, j’adore jouer devant mon public. Forcément, l’effet est différent de ce que je ressens en dehors. Pour la Coupe Davis, on sait qu'il y a beaucoup d'enjeux, c’est une des raisons qui fait qu’on a envie de la gagner.
– Vous aviez émis l’idée de jouer la finale en Guadeloupe, d’où vous êtes originaire. Utopique?
– Non, pourquoi pas organiser une fois un match de Coupe Davis là-bas.
– Comment vous sentez-vous avec Arnaud Clément, qui a pris la succession de Guy Forget en tant que capitaine de l’équipe de France il y a deux ans?
– Ça se passe très bien. La preuve, on est en finale. Personnellement, je continue de le découvrir.
Un entraînement ludique
Le Parisien s'est entraîné ce jeudi sous la «bulle» du TC Nyon avec le coach de l'équipe de France Lionel Roux, venu de Lyon, lors d'une séance pour le moins ludique. Lorsque le technicien, ancien pro, reprenait son souffle, «La Monf» ne pouvait pas s'empêcher de jongler ou de rigoler. Le tout sous les yeux d'une délégation d'une dizaine de personnes venues spécialement du Japon afin de filmer la séance pour son équipementier.
Sur la terre battue neuve de Bois-Bougy dans la cité lémanique, Monfils s'est beaucoup encouragé et a surtout organisé des petits jeux avec son entraîneur. Le show Gaël Monfils s'est conclu par un succès écrasant de l'ancien No 7 mondial dans une partie de «micro-tennis». Non sans que le résident de Trélex ait pinaillé sur quelques balles compliquées à juger. Les membres du club qui avaient réservé le court juste après lui ont dû patienter avant d'en prendre possession. Mais ils ont eu droit à leur photo avec la star, qui a révélé qu'il souffrait quelque peu d'un genou.
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