Je sais que je l'ai déjà posté, mais je remets le lien ici, puisque j'en parlais dans l'autre fil, l'article publié dans l'Equipe pendant Roland-Garros sur la Gaëlaxie:
J'ai personnellement un petit faible pour le témoignage de Borfiga, son ancien entraîneur. Même en le relisant, ça me fait encore marrer d'imaginer Borfiga se lever et lui crier "Maintenant, t'arrêtes tes conneries!" sur une balle de match en Grand Chelem. Les pauvres entraîneurs de Gaël...
Voilà l'article entier, pour ceux qui ont la flemme de télécharger le pdf avec les photos:
Plongez dans la « Gaëlaxie »
Entraîneurs, joueurs, copains, copines, ils gravitent autour de Gaël Monfils, racontent le personnage et décrivent son univers.
Rufin Monfils : « Allez, soldat ! »
Rufin MONFILS (son père) : « Quand on est antillais, on doit en faire plus que les autres. Qu’on le veuille ou non. Quand on y arrive, quelle force ! C’est celle qui habite Gaël. Dans notre clan d’Antillais, on a créé un petit truc. Pendant les matches, on lui crie : “Allez, soldat !” Parce qu’un soldat, ça doit y aller, ça ne rigole pas. On lui lance aussi des encouragements en créole : “Kimberéde !”, par exemple – “Tiens bon !” Mais je ne vous en dirai pas d’autres. Même s’il a été élevé en France, Gaël parle créole. Et heureusement ! C’est à nous, les gens autour de nous ne doivent pas comprendre…»
Sa meilleure amie : « Le connaître, c’est l’adopter »
Émilie CHARTIER (meilleure amie de Gaël Monfils) : « Gaël, le connaître, c’est l’adopter. Il est tellement sensible aux autres…On dirait qu’il a des antennes pour savoir quand vous n’allez pas bien. Une fois, il a failli faire demi-tour sur l’autoroute parce que j’étais malade et qu’il voulait me sortir de cette galère. Je lui ai déconseillé de le faire mais ç’a été dur. Comment il est avec les filles ? Ben, ce n’est pas du tout un grand dragueur ni un cœur d’artichaut. Mais il aime les filles, ça c’est certain. Il n’est pas coquet mais je trouve que son look reflète ce qu’il est. Un fantaisiste. Il change sa coupe de cheveux ou la couleur de ses yeux selon ses humeurs. Il a sa coiffeuse attitrée quand même ! Un défaut ?Oui, il est toujours en retard. C’est parce qu’il a une notion du temps qui lui appartient. »
Cibulkova : « Il fait attention aux autres »
Dominika CIBULKOVA (joueuse slovaque et actuelle petite amie de Monfils) : « Gaël est un garçon d’une très grande gentillesse. Il fait attention aux autres. Il est la personne la plus drôle que j’aie jamais rencontrée. Nous avons passé des moments super tous les deux, vraiment. C’est aussi un grand joueur de tennis. Je pense qu’il a une bonne chance de battre Federer parce qu’il joue chez lui, devant son public et sur terre battue. J’aurais aimé être présente, mais je dois préparer le tournoi de Barcelone que je dispute la semaine prochaine. Mais je l’encouragerai devant ma télé ! »
Warmoes : « Il n’aura jamais une vie de moine »
Richard WARMOES (premier entraîneur de Gaël Monfils au TC XII, à Paris, pendant sept ans) : « Gaël ne sera sûrement jamais constant, car il n’aura jamais une vie de moine. Il aime les copains, la musique et les filles. Mais, s’il redescend un jour, ne lui tirez pas dessus parce qu’il n’a pas fini de nous faire bander ! »
Cornet : « Un cérébral »
Alizé CORNET (numéro 2 française, ex-petite amie de Monfils, devenue une véritable amie) : « Gaël est un garçon super attachant. Il n’est pas seulement le show-man, le cabotin que l’on croit. Il est en proie au doute et recherche l’approbation des autres. C’est quelqu’un de très gentil, de généreux. J’avoue qu’il est plus facile d’être seulement son amie que sa petite amie, car c’est un cérébral, Gaël. En matière d’amour, il se pose toujours cent mille questions, se demande ce que les autres vont en penser. Pendant qu’on était ensemble, on s’est beaucoup amusés. On s’est un peu tiré la bourre au point de vue tennis. Il y avait une émulation entre nous. On se fixait des objectifs et on regardait si on était capables de les atteindre. " Tu ne seras pas cap de... " Je crois que, s’il reste calme, tout est possible. Je ne me suis pas manifestée ces derniers jours, parce qu’il doit recevoir tellement de messages que je n’ai pas envie d’en rajouter. Je l’appellerai tranquillement après. Il sait que je le soutiens à fond. »
Tsonga : « Tout de suite, on a accroché »
Jo-Wilfried TSONGA (finaliste de l’Open d’Australie) : « Ah, Gaël ! La première fois que je l’ai vu, on devait avoir dix ou onze ans. C’était à Blois, pendant un Championnat de France. Je le vois et je me dis : “Ça alors, je ne savais pas que Steve Urkel (enfant star d’une sitcom américaine) jouait au tennis !” Il ressemblait tellement à Urkel ! Il avait ses lunettes à gros hublots, ses bretelles et une toute petite tête. Tout de suite, on a accroché. J’étais soufflé par son côté showman. Au réfectoire de l’INSEP, devant tout le monde, d’un coup, il montait sur la table et se mettait à chanter. Vachement culotté quand même. Mais Gaël, c’est surtout un mec qui a un très bon fond. Vous dites qu’il s’est énormément calmé pendant ce tournoi ? Mais ça date de quand, ça ? D’il y a une semaine ? Moi, quand je le vois sur le court en ce moment, je vois un ami, heureux de jouer. Et ça me fait un de ces plaisirs…»
Borfiga : « Le seul que j’ai engueulé comme ça »
Luigi BORFIGA (entraîneur à l’INSEP lors des trois années que Monfils a passées à Vincennes) : « Ah la la ! Quel plaisir cela me fait ! Nous avons toujours eu des rapports privilégiés parce que je lui faisais confiance mais je ne lui laissais rien passer. C’était cela qu’il voulait. Et lui, quand il donne sa confiance, c’est jusqu’au bout. L’image qu’il dégage n’est pas la sienne. Il est beaucoup plus sérieux qu’il n’en a l’air. Mais qu’est-ce que j’ai pu l’engueuler ! C’est le seul que j’ai engueulé comme ça. Une fois, en demi-finales des juniors en Australie, il mène 6-2, 5-1, 40/0. Il sert une première balle à 200 km/h qui va n’importe où et tente l’ace sur la seconde. Deuxième balle de match, il refait la même chose. Là, je me lève et lui crie : “Maintenant, t’arrêtes tes conneries !” Il a poussé sa balle au service, l’autre a été tellement surpris qu’il a loupé le retour ! N’empêche, quand il a gagné son premier tournoi ATP, à Sopot, il était encore sur le terrain, il m’a appelé, il m’a dit : “Je te dédie ma victoire.” Je ne l’oublierai jamais. »
Ouanna: « Danser sur les tables… »
Josselin OUANNA (joueur et ami, complète le trio de potes avec Tsonga depuis qu’ils ont dix ans) :« Demi-finales à Roland-Garros, c’est une montagne ! La finale de Jo en Australie a ouvert des portes à plein de joueurs, dont Gaël. Il m’a toujours surpris. Il a toujours fait des trucs bizarres, des trucs qu’il faut oser devant tout le monde, danser sur les tables…C’est drôle car je ne vois pas trop comment il pourrait battre Federer et, en même temps, je suis sûr que c’est possible. Parce qu’avant il jouait un peu pour la galerie, il faisait le show et, du coup, il pouvait sortir de son match. Là, il est plus calme, plus mesuré. Plus que jamais dans son truc. »
Delaître : « Un affectif »
Olivier DELAÎTRE (adjoint de Borfiga à l’INSEP, coach par intérim de Monfils l’an passé) : « La première fois que je l’ai vu jouer en match, c’était le 11 septembre 2001 ! Il poussait la balle à quatre mètres derrière la ligne de fond. Il vient me voir et me demande : “On peut parler de mon match ?” Sous le choc des attentats de New York, je lui dis : “On va remettre ça.” Le lendemain, il revient : “Bon, maintenant, est-ce qu’on peut parler de mon match ?” Je lui ai dit : “Oui ! Mais tu attends quoi ?” “Je veux être fort, me répond-il. Très, très fort !!!” Après, on a connu des hauts et des bas, mais ça me fait plaisir qu’il réussisse, car il a bossé dur et que c’est un mec bien. Et quand je le vois avec toute sa smala derrière, sa famille, ses copains, ses entraîneurs, je réalise à quel point c’est un affectif et combien cette affection qu’il donne et qu’il reçoit joue un rôle primordial pour sa confiance. »
Marx : « Ce n’est pas du bluff »
Guillaume MARX (adjoint de Borfiga à l’INSEP) : « Je l’avoue, il m’a inquiété par moments, bien qu’en fait depuis le début, j’ai toujours eu confiance en lui. Il m’a foiré des entraînements et des matches, mais il a toujours rebondi. Il était parfois un peu dispersé, il cherchait en tout la limite de ce qui était autorisé. Il nous disait “Les entraîneurs, ils me forment, mai moi aussi je forme les entraîneurs !” II le pensait. Gaël, c’est un garçon qui parfois se donnait un style, mais c’était pour mieux surprendre tout le monde Avec nous, il était naturel. Il a souffert dans cette période (15-18 ans) parce que les jeunes le prenaient un peu pou un benêt, alors que nous, lors de nos discussions et débriefings, pouvions constater qu’il était très intelligent. E puis, surtout, il avait un projet solide et de grandes ambitions. Il parle d’aller au bout du tournoi et je suis sûr que ce n’est pas du bluff. »
Diaw : « Il m’avait bien asticoté… »
Boris DIAW(international français de basket, ailier des Phoenix Suns) : «Je le connais depuis deux ans. Dans la plupart de ses interviews, je lisais qu’il adorait le basket. Qu’il était fan de Jordan, de Carmelo Anthony…Vous pensez bien que, quand je l’ai croisé, je l’ai testé pour vérifier si son background était solide. Eh ben ! ce n’était pas du flan ! Il connaît tout, les stats, les effectifs…Un jour, ça devait arriver, on s’est affrontés. Vite fait, un cinq contre cinq à Coubertin. Faut dire qu’il m’avait bien asticoté quand même ! Il avait dit : "Pour moi, c’est cent fois plus facile d’enrhumer Boris en un contre un que de battre Agassi. "Alors, le défi a eu lieu. Et j’ai été un peu déçu ! Le un contre un, il l’a senti passer ! Donc,maintenant, je lui lance un nouveau défi : on refait un basket, on ajoute un tennis et on désigne le vainqueur au prorata. Ouais, ça risque de faire match nul. »
Doucouré : « Il écrit l’histoire »
Ladji DOUCOURÉ (champion du monde du 110 m haies) : « On s’est rencontrés à l’INSEP, bâtiment U. La première fois que je l’ai vu, c’était le plus grand des mecs de la section tennis mais il n’était pas plus épais que son sac à raquettes. Ça me faisait marrer. Aujourd’hui, il a un gros marqueur dans la main et, avec, il écrit l’histoire. Gaël, c’était le gars qui me demandait sans arrêt de faire des concours de break dance avec lui. Avant, je pouvais rivaliser mais, maintenant, j’ai un peu lâché et lui est devenu un grand danseur. Je le sais parce qu’on s’est croisés récemment dans une boîte de nuit parisienne. J’ai vu le truc ! Gaël est un excentrique, mais ça fait du bien les gens comme ça. Il ne fait de mal à personne. Ce n’est pas comme le mec qui a un gros tatouage et qui va te mettre un gros coup d’épaule pour te le montrer. Gaël, c’est un joueur avec une gueule de tueur mais toujours avec un sourire au milieu. »
Demonière : « Je le verrais bien faire du 400m »
Dimitri DEMONIÈRE (sprinteur et entraîneur adjoint au sein du Team Lagardère) : « Ces derniers mois, c’était difficile pour lui, il était blessé, il ne pouvait pas jouer. Chez lui, quand ça ne va pas, ça se voit. Mais il reste toujours ouvert, taquin, pas du tout fermé comme on peut l’imaginer. Quand il vient à Jean-Bouin et qu’on s’entraîne, il vient nous taquiner, il fait deux-trois petits bonds avec nous pour se mesurer aux sprinteurs. En termes d’explosivité, il ne peut pas sauter comme nous, il le fait plutôt pour amuser la galerie. En revanche, il a de la caisse. Si Gaël était un athlète, je le verrais bien faire du 400 m. »