de Truc » Jeu Fév 15, 2007 14:59
Dans l'Équipe aujourd'hui:
« On m’attaque à vif »
GAËL MONFILS, éliminé tard mardi soir, s’insurge contre les critiques formulées dans nos colonnes par Patrice Hagelauer.
Il est arrivé à minuit, une demi-heure après sa défaite en trois sets (4-6, 7-6, 7-5) contre Gicquel. Dans un haut de survêtement vert pomme éclatant. Le regard, lui, était éteint. De la Monf’ en dedans. Il en avait gros sur la patate.Une fois évacuée la péripétie de cette défaite, il ouvrit le tir sur Patrice Hagelauer, sans jamais le nommer.
MARSEILLE – de notre envoyé spécial
« ON VOUS A VU souvent grimaçant sur le court. Quel était le problème ?
– J’étais un peu malade. Déjà avant le match. En plus, je me suis fait mal sur une chute. Quand je suis sorti après le deuxième set, j’ai même vomi du sang. Je n’ai jamais pu jouer correctement. Je faisais des trucs bizarres. C’était pas moi. J’en ai peut-être trop fait à l’entraînement. Je n’ai pas pris une journée de repos depuis pas mal de temps. Pas assez de récup’. Pas assez de massages ou de stretchings non plus.
- Une préparation mal gérée, donc. À propos, que répondez-vous à vos détracteurs qui disentque vous êtes ingérable ?
– La personne qui a dit ça (Patrice Hagelauer, entraîneur de l’équipe de France de Coupe Davis et patron des entraîneurs du Team Lagardère), qui elle est ? Elle ne me connaît pas. Si je gagne à Rotterdam la semaine prochaine et qu’elle vient me taper dans le dos, je lui dirai : “T’es qui, toi ? T’es trop con.” Qui elle est pour me juger comme ça ? C’est petit de m’attaquer à vif. Mais ça ne m’atteint pas. C’est lui qui se rabaisse. Moi, je sais que je suis gérable.
- Il vaudrait mieux lui parler pour essayer de comprendre pourquoi il a dit ça…
– Il n’a qu’à me parler, lui. Non, je ne répondrai pas. Vous me posez la question, alors je vous réponds, mais je ne vais pas me rabaisser à répondre.
– On dit que vous manquez de respect envers les gens.
– C’est faux. Les gens qui me connaissent bien savent que c’est faux. Le problème, c’est que je suis différent. Sur le court et ailleurs. Moi, j’aime bien faire des glissades enjouant. Et je vais continuer. On est là pour s’amuser. Je ne veux pas perdre cette joie de m’amuser sur un terrain. C’est vrai que, sur le court, je peux me mettre à divaguer de temps en temps. C’est comme ça. Dans la vie, je suis plutôt cool. Et ça aussi, ça dérange.
« Tout ça me motive »
– Et les critiques sur votre sérieux à l’entraînement ?
– Les gens qui me connaissent savent aussi que c’est faux. À la base, je suis un bosseur.
– Donc, vous êtes un mal aimé, un mal compris ?
– Non, c’est pas ça. Je fais les choses différemment. Mais, quand une personne se permet de mélanger le tennis et l’extratennis et qu’elle m’attaque à vif, je réagis, voilà tout.
– On a aussi beaucoup parlé de vous en bien quand vous faisiez de bons résultats. Maintenant, c’est plus difficile.
– Eh oui, on peut avoir des passages difficiles. L’an dernier, je suis arrivé vingt-troisième au classement et après, j’ai eu des pépins physiques. Il a fallu que je prenne aussi la décision difficile de me séparer de mon coach (Thierry Champion, remercié à l’automne, puis Pier Gauthier, son successeur, en janvier). C’est pas une raison pour attaquer mon entourage. Je saurai faire confiance aux bonnes personnes.
– Cette semaine, Thierry Champion n’était là que pour un dépannage. Vous en êtes où de votre recherche d’un nouveau coach ?
– Je bosserai encore avec Thierry à Las Vegas (26 février-4 mars). Sinon, la recherche continue.
– Pas facile de retrouver sa confiance quand on a toutes ces incertitudes ?
– Mais elle va revenir, la confiance ! D’ailleurs tout ça me motive. Pour l’instant, j’ai la tête sous l’eau. Mais quand je vais relever la tête… »
PASCAL COVILLE